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« À onze heures, le Bel-Ami s'amarre au quai, à côté du petit vapeur qui fait le service de Saint-Raphaël. C'est là une de ces charmantes et simples filles de la mer, une de ces bonnes petites villes modestes, poussées dans l'eau comme un coquillage, nourries de poissons et d'air marin et qui produisent des matelots. On y sent la pêche et le goudron qui flambe, la saumure et la coque des barques. » Telle est la vision onirique qu'eût Guy de Maupassant, en débarquant de son bateau, à Saint-Tropez, le 12 avril 1887.
Après lui, Signac, Matisse, Marquet, Dunoyer de Segonzac, Luce, Bonnard, Camoin, Lebasque, Manguin, Buffet, bien d'autres encore, pour ne citer que les peintres, furent séduits par ce site enchanteur.
Colette et sa "Treille Muscate" fut aussi une pionnière.
Plus près de nous, Saint-Tropez connut une autre renommée, qui bouleversa profondément ce petit port de pêcheurs, avec ses extravagances, ses mythes et ses modes passagers.
Mais, bien avant la venue de ces "estrangers", Saint-Tropez vivait à l'heure de ces petits ports de la côte méditerranéenne, la vie quotidienne s'organisant autour des activités de la pêche et de la construction navale, les fières tartanes d'alors, voguant sur le golfe tranquille.
C'est ce Saint-Tropez évanoui, que l'auteur tente de nous faire redécouvrir par l'image, restituant ainsi à notre regard étonné les archives de sa mémoire.
