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"Pot-bouille est un roman d'Emile Zola publié en 1882. Dixième volume des Rougon-Macquart, il précède et annonce Au Bonheur des Dames, et s'en rapproche quelque peu par une certaine légèreté de ton.apparente. Mais ne vous y fiez pas ! Si les thèmes de Pot-Bouille sont un peu plus balzaciens, petite bourgeoisie, son hypocrisie, ses comportements et ses mours, si Pot-bouille nous rappelle par moments la comédie de mours, ce n'est ni du Feydeau], ni du Balzac, mais bien du Zola.
Critique acerbe, satire féroce, c'est une charge contre la bourgeoisie parisienne du Second Empire, une bourgeoisie, dirons nous haussmannienne ; c'est un des meilleurs romans de Zola, qui impressionne toujours par sa modernité, par son humour, et éblouit par la qualité de ses dialogues. On s'y croirait, dans l'immeuble de Pot-Bouille ; d'ailleurs, peut-être y sommes-nous ?
Fenêtres sur cour !
Avec Pot-Bouille, les lecteurs atteignent la moitié de la saga des Rougon-Macquart. Dans ce volume, la pot-bouille, cette cuisine ordinaire d’un ménage, se transforme en une abominable tambouille composée d’un mélange nauséabond de différents ingrédients tels que la cupidité, l’avidité, l’adultère et la grossièreté, au cœur d’une classe sociale « embourgeoisée » dont l’apparente honnêteté n’est qu’une façade trompeuse. A l’instar de Grace Kelly et de James Stewart dans le film « Fenêtre sur cour » d’Alfred Hitchcock, Emile Zola nous plonge dans un huis-clos infernal au sein duquel se jouent des drames familiaux. Dans cet immeuble cossu des beaux quartiers parisiens, pas de meurtre sordide mais des domestiques qui déballent le « linge sale » de leurs patrons au grand jour en le jetant par les fenêtres ouvertes sur la cour… Cette fois-ci, l’auteur ouvre les fenêtres pour révéler la sombre nature d’une caste de parvenus dont les qualités morales sont très peu vertueuses. Cela fait « froid dans le dos » !