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"Je fonce tête baissée, poursuivi par un cortège de champions. Ils sont tous là, ceux d'hier, Anquetil, Bahamontes, Merckx, Hinault, Fignon. Ils mènent la chasse derrière moi. Je suis encore en tête, mais pour combien de temps? Un homme seul peut-il résister à l'histoire du vélo, aux légendes lancées à ses trousses ? Je ne connais de peloton que d'exécution. Ils m'auront rattrapé avant le pont, c'est couru.
Pourtant j'ai un petit vélo dans la tête qui tourne à plein régime. Croyez-moi ou non, ça m'est égal, il m'arrive de me retourner pour voir s'ils ne sont pas juste derrière moi. Je me fais mon film. Je suis dans le film. C'est l'étape reine du Tour. J'y suis. Il faut que je tienne."
"Tour de France. tour d'enfance"
On pourrait reprendre ce que dit Eric Fottorino d'un col pour le définir : "Il est universel chargé d'Histoire et d'histoires." Cet éloge est une suite de petits éloges, de noms parce qu'avec le tour, môme ou adulte, ont a été, ont fu, suivent des noms de légendes, on se fait son film. Il se compose des meilleurs ingrédients, semé de pleurs, de joies et de douleurs. Haute lutte, bagarre sans merci, héroïsme et malchance, injustice et honneur, c'est le tour depuis 100 ans. On regarde quelques photos, on y lit dedans, on scande à nouveaux quelques noms incantatoires et on se met en selle. "c'est retrouver l'épreuve dans sa vérité : celle où se mêle la peine et la gloire, le sublime et le sordide". Avec Eric Fottorino, l'image s'anime.