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Se décrivant lui-même comme un « homme de quarante-neuf ans, divorcé, hétérosexuel, sans envergure, qui n'a pas tenu dans ses bras de corps féminin nu - en tout cas pas délibérément - depuis huit ans et cinq mois », Jónas Ebeneser n'a qu'une passion : restaurer, retaper, réparer. Mais le bricoleur est en crise et la crise est profonde. Et guère de réconfort à attendre des trois Guðrún de sa vie - son ex-femme, sa fille, spécialiste de l'écosystème des océans, un joli accident de jeunesse, et sa propre mère, ancienne prof de maths à l'esprit égaré, collectionneuse des données chiffrées de toutes les guerres du monde.
Doit-il se faire tatouer une aile de rapace sur la poitrine ou carrément emprunter le fusil de chasse de son voisin pour en finir à la date de son choix ? Autant se mettre en route pour un voyage sans retour à destination d'un pays abîmé par la guerre, avec sa caisse à outils pour tout bagage et sa perceuse en bandoulière.
Ör est le roman poétique et profond, drôle, délicat, d'un homme qui s'en va, en quête de réparation.
Un joli roman feel good
Mes Chers Vous,
Jonas est en perdition totale dans sa vie, estime qu'il ne manquera à personne et surtout qu'il n'a plus rien à accomplir. Il décide donc de mourir le mois de son anniversaire.
Toutefois, pour ne pas importuner sa fille, il choisit de partir mourir ailleurs, loin de chez lui, afin de déterminer quel jour exact et surtout par quel moyen, il va mettre fin à ses jours.
Pour prendre cette ultime décision, il se donne une semaine... et atterit dans un pays, en guerre.
"- Il suffit d'une phrase pour faire sauter un village.
Deux phrases pour anéantir le monde."
Évidemment, rien ne va se passer comme prévu.
"Tout bien considéré, il n'est pas aussi urgent de mourir au pays de la mort."
Les plans de Jonas vont être contrariés par les personnes qu'il va croiser, par ce pays détruit qui tente de ressurgir de ses cendres mais également, peut être par l'instinct de survie et l'étincelle de l'amour.
C'est en captant de petits moments d'une grande simplicité mais également d'une grande poésie qu'Audur Ava Olafsdottir va doucement permettre à Jonas de panser ses plaies.
"Je suis comme tout le monde,
j'aime, je pleure et je souffre."
Ör est un roman qui pourrait s'avérer incroyablement douloureux mais la magie des mots de l'auteur permet au lecteur d'accueillir la douleur, de la comprendre, de laisser jaillir les larmes pour ensuite en sortir apaiser.
Une petite merveille de roman sur la reconstruction de soi-même qui rappelle que nos cicatrices, à la manière du kintsugi japonais, nous rendent incroyablement plus beaux !
C.
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2018/07/21/36576913.html