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Le vécu familial et sociétal est inséparable du vécu historique. L'exode de 1962 a marqué profondément harkis et pieds-noirs. Les Européens se sont regroupés autour d'un identitaire, reflet de leur désespoir et de leur combat. Le temps a passé et bien des blessures se sont peut-être cicatrisées. Ils sont néanmoins restés amputés de leurs racines et chaque jour apporte aux survivants la certitude de la disparition inéluctable de celles-ci.
L'histoire de Gépé est celle d'un de ces déracinés, parmi d'autres.
Elle tente de quelque peu compenser pour les enfants pieds noirs la désinformation historique et le rejet des valeurs qui furent celles de leurs ainés. Elle restitue une réalité antérieure à 1962 et une vie aux quatre coins du monde souvent marquée par quelque résurgence de racines. Ces racines sont celles des pionniers qui avaient construit ce peuple en voie de disparition : le peuple pied-noir.
