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C'est probablement à la fois mon saut le plus radical dans la fiction, et mon livre le plus autobiographique, l'un expliquant l'autre.
Trois ans plus tôt, j'ai quitté mon travail salarié, et de la traversée qui suivrait résulterait "Sortie d'usine", mon premier livre.
M'isolant un an à Marseille, puis bénéficiant d'un séjour d'un an à la Villa Médicis, les images qui hantent sont celles des rues, des appartements, des boulots, des visages et vexations accumulés depuis les premières galères au sortir de la vie étudiante.
Alors sont venus ces narrateurs, celui qui joue de la musique sur une scène, le bref vertige d'un chômeur dans la rue, un dessinateur industriel dans sa journée d'intérim, enfin - souvenir d'Italie un soir d'hiver à Assise - un match de foot avec moins de monde autour du terrain qu'il n'y a de joueurs.
Et puis une fille au milieu, qui hante les quatre.
Je me souviens que j'attendais longtemps chaque monologue, et puis qu'ils s'écrivaient très vite, souvent dans des recoins de la ville, des sous-sols, des marches.
Et puis, à un quart de siècle, non pas se remettre dans cette peau, mais, en recopiant à la main ce livre d'éclosion à son propre territoire, sa propre manière. En recopiant page à page ce livre, dont bien sûr je ne disposais pas de version numérique, en faire le commentaire, revenir à chaque pas sur comment cette écriture et pourquoi.
Trouvant alors à distance ce feuilleton qui s'y mêle.
FB