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Comment on pourrait définir « nous », les êtres abîmés, c'est joli abîmé parce que c'est pas cassé. Les êtres cassés c'est encore autre chose. Nous, on est juste abîmé, mais on fonctionne encore. On est toujours debout. C'est ça en fait, il y a les normaux, les abîmés, et les cassés. C'est peut-être ça qu'il a voulu dire Freud, les sains, les névrosés et les psychotiques. Je me souviens je t'avais demandé, comment on appelait les gens pas névrosés, tu m'avais dit ça existe pas vraiment.
Viens à Verbier, tu verras mon amour ça existe. Ou sur le campus de l'Essec. Je pense pas qu'ils cachent mieux, je pense qu'il y a rien à cacher. Mais tu sais quoi mon amour, je pense que c'est mieux les abîmés. Parce que y'a pas de pursuit of happiness, si on est né au bout du chemin, on sait même pas que c'était un chemin, on pense que c'est un état. « Je suis heureux », on n'est pas heureux, on le devient, peut-être.
Je pense qu'il y a pas de bonheur véritable, si on nous l'a jamais volé. En fait, le bonheur c'est peut-être juste de récupérer son dû. Je veux devenir ce que j'aurais dû être. C'est ça qu'il a voulu dire Elie du fond de sa cellule. C'est une déclaration de bonheur.
Tu es la mienne.