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Remède pour la mort, comme le dit Gabriel DINU, un tel livre au titre relevant de l'Histoire, écrit en cours de route, à la hâte, à l'amour, à l'aveugle, devant la glace, constitue un témoignage digne de confiance, c'est-à-dire un livre dont les sources sont intimement liées à l'être des deux poètes. La source quotidienne est leur propre vie. Les trois poèmes en ouverture de la partie de Marius CONU, intitulée Ukraïna mir, sont un préambule à ce qui suivra après ce début du XXI siècle antichrétien, global et dépourvu d'identité.
Clelia IFRIM
Complexe et turbulent, généreux et provocateur, avec des éclats métaphoriques d'impertinence et transparence, le présent recueil met en avant la vitalité de la méditation intellectuelle et constitue un acte/fait artistique dont la Poésie gagne en tant que forme de résistance : la poésie comme arme et fleur, la poésie comme parfum et/ou bouclier !
Je félicite l'éditeur qui a eu la généreuse idée de ce duel poétique mais aussi les lecteurs qui se laisseront prendre au jeu des assauts et des parades métaphoriques du recueil Le IV-e REICH.
Ion Gabriel PUSCA-LUPISOR
Résistance et poésie
Deux auteurs, deux styles, mais un même combat. Gabriel Dinu et Marius Conu sont tous deux roumains. L’un s’exprime par fulgurances et suggestions imagées, l’autre dans une langue plus directe, plus concrète, plus accessible aussi. Ils ont choisi l’arme des mots et de la poésie pour s’insurger contre la guerre en Ukraine. Leur texte engagé résonne en écho aux bombardements et aux frappes qui sèment la mort, pointant, au travers de la désolation, les grises ombres du pouvoir et leurs manœuvres « cannibales ».
Piqués ici et là des noms de lieux qui donnent une géographie à la douleur et à la dévastation évoquées – Kiev, Marioupol, Donetsk, Boutcha, Kherson, Melitopol, Odessa… –, les vers des deux poètes s’impriment dans un mélange de tristesse et de colère, alors que, convoqué par la récurrence des mentions au Russe et au « monstre nain », le visage froid et figé de Vladimir Poutine s’impose constamment en transparence des mots, apparition menaçante venue rappeler au monde, et en particulier aux anciens pays satellites de l’URSS comme la Roumanie, la lignée des spectres soviétiques de terrifiante mémoire et « l’ombre du parti » dont on avait trop tôt enterré l’inextinguible soif de pouvoir. Le titre du livre est explicite : c’est aux tyrans les plus sanguinaires de l’Histoire que l’on fait référence ici...
S’élevant tour à tour, chacune en une partie distincte du recueil, les deux voix jouent une partition contrapuntique et se renforcent l’une l’autre, leurs différences de ton soulignant davantage encore leur unanimité. Et, rien n’étant plus difficile à transcrire que la poésie, l’on se prend d’admiration pour le délicat exercice de sa traduction, augmentée des quelques explications relatives aux non-reproductibles jeux de mots et aux détails culturels roumains, qui a permis la parution concomitante de cet ouvrage en Roumanie et en France.