Il ne fait pas toujours bon être lanceur d'alerte... et certaines vérités pourraient bien vous coûter la vie !
Une menace qu'Anton comprendra très vite après avoir un peu trop fouillé dans les nébuleuses affaires d'un homme politique douteux.
Pour le journaliste, il s'agit de dénoncer une corruption bien trop ignorée, mais le prix à payer est élevé : sa propre vie. Cependant, il ne s'agit pas d'une simple mise à mort, non. Ces persécuteurs le savent : "Ce n'est pas son corps qui doit être visé par nos mesures de rétorsion, mais son esprit". La traque peut alors commencer.
Paranoïa,
suspicion, interprétation, menace, intimidation... Filipenko offre un récit fictif mais malheureusement d'actualité. L'argent achète beaucoup de choses. La corruption, elle, ouvre beaucoup de portes. Si l'histoire demande un peu de temps pour bien se mettre en place, les pages défilent très rapidement par la suite ! Nerveux et bien maîtrisé, ce deuxième roman mélange les genres (politique, psychologique, polars) pour offrir une belle lecture. Un auteur à suivre !
La Traque
Filipenko écrit :
« Si tu survis, ils t’enfermeront dans une cage et s’en iront en ville. Ils t’enfermeront dans l’unique but de te garder en vue de persécutions ultérieures. »
Car c’est bien de cela qu’il est question : intimidations, harcèlement moral et psychologique, dénonciations calomnieuses, mis au ban et mise à plat d’un homme.
Il ne fait pas bon être considéré (à tort, bien entendu) comme traître à la patrie dans le royaume corrompu du roman de Filipenko.
Dans cet État crépusculaire, où l’argent, le cynisme et l’hypocrisie règnent en maître, l’homme traqué ne peut se défendre, acculé il ne peut que fuir.
Critique au vitriole d’une société piégée dans sa corruption, son appareil d’état et ses scandales quotidiens,
Satire d’une politique vissée dans les remparts de son patriotisme à tout crin.
Tour à tour absurde et révolté, drôle et tragique
La Traque possède le souffle haletant du livre à suspens
Et la férocité des condamnations !
« Piaty a lu qu’une traque pouvait être acharnée et enragée, méthodique ou viser des ours. »