Ce roman m'a réchauffé le cœur davantage que le ti'punch, et meme que le soleil de Guadeloupe, c'est dire... Car c'est toute la chatoyance et la dignité de l'ame créole, celle d'un peuple qui échappe à toutes les définitions et se trouve au carrefour de tant de points névralgiques de l'Histoire, qu'on entend (« déguste » serait plus juste qu' « entendre », tant la langue est ici savoureuse, polysémique), à travers celles de Lucinde, Petit-Frère et l'indomptable Antoine. Leur nièce (et fille de Petit-Frère), notre contemporaine porte leur récit et nous livre le sien. En
double de l'auteur, elle manie la langue brillamment et construit un livre polyphonique qui redonne le sourire, confiance en l'avenir tant les gens qu'on y rencontre nous réconcilient avec l'espèce humaine - la grace avec laquelle ces derniers restent dignes à mesure que s'avèrent piégeux leurs reves de liberté par la prospérité est édifiante..Jamais dans le jugement mais toujours dans la sincérité, ce texte révèle au fil de son développement son indéniable caractère de « pépite » d'or littéraire. Précieux. .
Là où les chiens aboient par la queue
Désireuse de mieux connaître ses origines, la narratrice interroge sa famille, ses deux tantes et son père guadeloupéens d'origine.
C'est à travers l'histoire d'Antoine, l’aînée de la fratrie au caractère bien trempé et à l'indépendance chevillée au corps, que l'histoire de cette famille se dessine.
En filigrane, c'est aussi celui de la Guadeloupe que nous découvrons.
Ce premier roman de Estelle-Sarah Bulle nous transporte dans les Antilles et leur histoire mais c'est surtout Antoine, cette femme attachante, qui transcende et illumine se livre par sa personnalité, donnant à ce livre tout son charme.