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1944. La vie d'Anne-Angèle bascule lorsqu'elle accepte de prendre en charge Marie, une orpheline aux origines troubles. Ensemble, elles doivent quitter précipitamment la capitale pour s'installer dans un village de province où elles se heurtent aussitôt à l'hostilité des habitants. Anne-Angèle tombe malade et l'enfant, qui veille désormais sur son étrange tutrice, se trouve confrontée à un quotidien de combines, de bassesses et de violences répondant au seul impératif de la survie.
Animée par une force parfois surhumaine, prête à tout, Marie détonne dans le paysage. Lorsqu'elle s'aventure du côté allemand, c'est un nouveau monde qui s'ouvre à elle. Marie devient L'enfant-mouche.
Tiré de la propre histoire familiale de Philippe Pollet-Villard et dans la veine tragi-comique qu'on lui connaît, ce roman fait ressurgir d'un passé tabou le destin inimaginable d'une petite fille livrée à elle-même.
De l'intime à l'universel
Des romans sur la Seconde Guerre, nous en avons lu, et nous en lisons encore, même en cette rentrée littéraire 2017 ; sauf que Phlippe Pollet-Villard, auteur et réalisateur originaire d'Annecy, nous en propose ici une vision à la fois intime et mature dans sa manière de l'aborder. Nous rencontrons Anne-Angèle, qui va devoir quitter le dispensaire marocain où elle travaille pour remonter dans Paris occupée, afin d'enterrer sa jeune sœur. Elle s'aperçoit rapidement que le destin de sa sœur était lié à celui de la petite Marie, 6 ans, dont Anne-Angèle va prendre soin en dépit de la raison. Contraintes de quitter la capitale en cette période de fin de guerre, c'est l'isolement dans la Province et le début de la survie pour ces deux femmes.
Loin d'être manichéen, Pollet-Villard nous offre une vision contrastée de cette France où les pires comportements, les mauvais mots et les magouilles allaient bon train entre français, et à côté desquels les occupants paraissent, finalement, plus humains... Ce qui rajoute une vraie qualité au récit, c'est aussi de savoir qu'il est tiré de l'histoire familiale de l'auteur. Un bon livre qu'on ne lâche pas et où les personnages sont excessivement touchants et attachants, ainsi qu'une belle réflexion sur notre humanité.