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Rosary, Californie. Ici, pas de palmiers et de plage dorée mais une raffinerie de pétrole, une décharge de pneus et de fervents chrétiens évangéliques. C'est ici que Helen tente de vivre une adolescence normale, malgré le décès de sa mère et un père à côté de la plaque. Heureusement, elle peut compter sur le soutien de sa bande d'amis plus ou moins marginaux, les « Têtes-de-bite », et sur celui de sa tante, une voyante mal tolérée par la communauté.
Alors que les adolescents se cherchent à coups d'Action ou Vérité et d'antiques romans porno, la tension monte à Rosary : le cabinet de voyance de la tante de Helen est de plus en plus menacé, et quelques-uns de ses amis commettent des actes qui pourraient leur coûter cher.
Des dieux sans majuscule déborde de personnages aussi tordus que touchants.
À les voir se lancer dans l'exploration hasardeuse de leurs cours respectifs, on glane de quoi réviser sa copie sur l'art et la manière de bâtir une famille face à un avenir dont on ignore tout.
Lettres Capitales
Lire les premières pages et s’enivrer. Lire les premières pages et laisser la magie s’emparer de nous. Page après page, on ne peut s’empêcher de s’exclamer : c'est tout de même sacrément formidable ce bouquin, vraiment formidable.
Helen 16 ans. Elle vit à Rosary. Une ville sous emprise de béatitude évangélique. Il y a la raffinerie, voilà. et le lycée. Point. On s'ennuie pas mal, en somme. Helen et ses copains ont trouvé leur surnom : les têtes-de-bites. Ils se retrouvent chez Fast Eddie. Ils font les cons sur un tas de pneus. Action/Vérité, se marrer en lisant des romans porno.
On y gagne ses canettes de bière en montrant ses nibards.
On y gagne à être entre soi, entre frangins.
On carbure aux copains.
Ces dieux sans majuscule sont décrits comme une suite de petites scènes, à la manière d'un journal intime, avec tous ces petits personnages peints avec sensibilité, humour et vêtus de leurs atouts adolescents. On y cause de désirs, d'amour, de temps qui passe, et de différence. On y évoque le deuil et la morosité, la folie bigote et l'envie de traverser le pont direction Sky, une ville voisine sapée comme une émission de radio libre.
C'est de la légèreté sauce ado, avec les turpitudes, les émotions un peu fracassées, les corps qui bouillonnent et les crânes qui découpent le monde.
Tupelo Hassman écrit avec justesse, profondeur et ingénuité cette jeunesse qui se cherche, ces amours évanescents et parfois tragiques, les copains comme les doigts de la main.
C'est beau, c'est férocement drôle. Et hyper touchant !
On s'y plonge avec tellement de délice qu'on le termine doté d'un sentiment d'allégresse.
Formidable, oui. Vraiment formidable.