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Un jeune homme arrive au creux de l'hiver dans une ville encerclée par la mer pour faire l'inventaire de l'ouvre d'une traductrice célèbre qui s'y est installée. Les détails du quotidien de cette femme - ses habits en tas sur son lit, un vernis à ongle dans la porte de son frigo, deviennent aussi importants que l' « océan de feuillets manuscrits, piles de lexique et carnets de travail ». Peu à peu le jeune homme, dans sa solitude et sa fascination pour la traductrice, s'associe à elle au point que leurs gestes et pensées se confondent.
Vertigineuse expérience intérieure pour lui. Un jour de marée et de pluie de fin du monde termine ce roman dont la lumière douce et floue, l'eau noire et épaisse omniprésente, le ciel en ciment, envoûtent le lecteur grâce à une tension permanente.
Né en 1988, Bruno Pellegrino vit et travaille à Lausanne. Là-bas, août est un mois d'automne est son premier roman, récompensé notamment par le Prix des libraires Payot, les prix Alice Rivaz, Écritures et spiritualités, et le prix François Mauriac de l'Académie française.
Avec Aude Seigne et Daniel Vuataz, il a cosigné la série littéraire Stand-by (deux saisons, publiés aux éditions Zoé en 2018 et 2019).
LA VILLE PROVISOIRE
Il y a un petit quelque chose d'extrêmement magnétique à suivre ce jeune homme, ses études terminées, dans cette ville énigmatique et liquide, si singulière, qui s'aventure sur les traces d'une traductrice disparue, dont il doit dresser l'inventaire d'une œuvre conséquente, aux contours flous.
Dans cette ville provisoire, on s'y baigne de mystères, de silences et des embruns du temps. La sensualité s'y dispute à l'inquiétude, par petites touches.
De ce roman bercé d'absences et de sensibilité où tout semble se diluer dans l'érosion des lieux, les troubles et les traces de l'existence, on en ressort gonflé d'une plume à la légèreté envoûtante, infiniment intime et soigneuse.
On s'y délecte de ces petits détails flottants sur lesquels ricochent la mémoire et le temps qui passe, l'autre que l'on imagine et finalement soi-même, tout comme l'écho lumineux d'une ville aussi fascinante que inquiétante, Venise.
Ce petit quelque chose, c'est peut être l'écriture, qui nous immerge de grâce et de simplicité à la lecture de ce court et magnifique roman.