En cours de chargement...
Au creux de l'hiver, un jeune homme s'installe dans une ville cernée par l'eau pour faire l'inventaire de l'oeuvre d'une traductrice célèbre. Un ticket de supermarché enluminé de notes devient un document de même valeur qu'un manuscrit. Un tas d'habits sur le lit un indice aussi important que les piles de livres et de carnets. Dans un décor que floute l'omniprésence de l'eau, le jeune homme cherche à percevoir la voix de la traductrice, à se représenter son corps, jusqu'à emprunter ses gestes et ses pensées.
Le processus d'allègement est inexorable et l'expérience devient vertigineuse. Ce roman baigné d'une lumière douce et trouble envoûte le lecteur grâce à une tension permanente, un secret.
LA VILLE PROVISOIRE
Il y a un petit quelque chose d'extrêmement magnétique à suivre ce jeune homme, ses études terminées, dans cette ville énigmatique et liquide, si singulière, qui s'aventure sur les traces d'une traductrice disparue, dont il doit dresser l'inventaire d'une œuvre conséquente, aux contours flous.
Dans cette ville provisoire, on s'y baigne de mystères, de silences et des embruns du temps. La sensualité s'y dispute à l'inquiétude, par petites touches.
De ce roman bercé d'absences et de sensibilité où tout semble se diluer dans l'érosion des lieux, les troubles et les traces de l'existence, on en ressort gonflé d'une plume à la légèreté envoûtante, infiniment intime et soigneuse.
On s'y délecte de ces petits détails flottants sur lesquels ricochent la mémoire et le temps qui passe, l'autre que l'on imagine et finalement soi-même, tout comme l'écho lumineux d'une ville aussi fascinante que inquiétante, Venise.
Ce petit quelque chose, c'est peut être l'écriture, qui nous immerge de grâce et de simplicité à la lecture de ce court et magnifique roman.