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Il se dégage de ce roman, structuré autour d'un vol entre Bilbao et New York, une poésie qui puise à la fois dans l'Atlantique Nord, avec ses marins et ses légendes, et dans l'histoire millénaire d'une des cultures les plus riches et singulières d'Europe : celle du Pays Basque.
Kirmen Uribe dessine un pont entre ses deux mondes à travers les lettres, les journaux intimes, les courriers électroniques, les entretiens et même les fragments de dictionnaire avec lesquels il reconstitue ici la destinée de trois générations de sa famille.
Au cours de ce voyage vers le passé, certains tableaux révèlent ce qu'ils avaient dissimulé, des récits montrent la bravoure de ceux qu'une époque bâillonnait et un secret soigneusement préservé vient nous rappeler que, même au XXème siècle, la générosité du cour a su parfois ignorer les conflits d'idées.
Petit kaléidoscope magique, dans ce journal de bord en forme de puzzle, les temps, les hommes et les traditions se répondent : sans jamais céder à la nostalgie, Kirmen Uribe rend un hommage soutenu à l'épopée des pêcheurs basques et à un métier qui disparaît peu à peu ; mais il salue également le monde vers lequel nous allons et nous montre qu'au début de ce nouveau siècle, la culture la plus locale peut devenir globale car le particulier réside désormais au cour de l'universel.
Ce roman dont la petite musique nous invite incessamment à poursuivre la lecture en est une preuve formidable. Au-delà des frontières, il s'élève comme un hymne à la continuité de la vie qui nous impressionne par sa nouveauté, sa profondeur et sa beauté.
Voyage entre le pays Basque et les Etats Unis
Traduit de l’espagnol.
Un titre qui incite au voyage et ce livre est d’ailleurs un voyage, le voyage du narrateur, l’auteur Kirmen Uribe. Ce voyage, il l’effectue en avion et va se rendre de Bilbao à New York mais il va aussi faire un voyage intérieur : un voyage à travers les peintures de l’un des célèbres peintres basques, Arteta Aurelio. Ce peintre est exposé au musée des Beaux arts de Bilbao mais il a aussi travaillé avec des architectes et est l’auteur de plusieurs fresques.
Un voyage aussi dans les souvenirs familiaux de l’auteur et un voyage avec ses aïeuls, pêcheurs basques.
Le livre est déstructuré comme peuvent l’être quelquefois les pensées. Nous sommes avec lui dans la salle d’attente avant l’envol, nous sommes avec lui devant les tableaux du peintre, nous sommes aussi à l’écoute des contes que lui racontait sa grand-mère : les légendes basques et le monde des marins basques qui n’hésitaient pas à aller au bout du monde pour pêcher.
Un livre hommage à la culture basque que ce soit à travers le portrait du peintre et d’architectes de Bilbao, que ce soit l’hommage aux hommes de mer. Ces hommes de mer basques mais qui ont les mêmes légendes et histoires que d’autres marins en Angleterre.
Ce livre est un patchwork d’histoires réelles et imaginaires.
Certaines auraient pu faire des romans ou récits à part entière. Des contes et des anedoctes incitent à approfondir cette culture. Très envie de retourner dans les salles du musée des Beaux Arts de Bilbao pour découvrir les tableaux ou à Madrid découvrir les fresques.
C’ets cela aussi la lecture, l’envie de découvrir des personnages ou des lieux.
J’ai aimé ce texte au fil des pensées qui réveillait en moi des images, des images de tableaux de peintres basques ou de paysages basques.
Une rencontre avec l’auteur est prévue le 3 décembre à l’institut Cervantes de Bordeaux et il me tarde d’entendre l’auteur parler de ce roman-récit.
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