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Je suis né le 10 janvier 1923 à Paris, un peu plus de quatre ans après la fin de la Première Guerre Mondiale. Mon père, Louis Cohen, était Israélite. Ma mère, Suzanne Vallier, était Catholique et Aryenne, alliance difficile comme le penseront plus tard les admirateurs de l'ordre nazi, qui a fait beaucoup de mal à notre famille.
Avant de vous conter leur histoire, je voudrais souligner combien peu nombreux sont les faits de la vie de mes ancêtres et de mes parents dont j'ai pu avoir connaissance.
Et encore, j'ai beaucoup parlé avec mes parents, surtout avec ma mère, mais c'était toujours à peu près les mêmes récits. On vit. On « écrit l'histoire » en la faisant, mais on ne la vit pas pour qu'elle soit écrite. C'est une déperdition terrible.
Si le TOME I conte ma propre histoire avec mon enfance heureuse à Sèvres et mon adolescence pleine d'éveils à la vie, le TOME II à venir plus tard retrace une carrière pleine de séjours dans des pays si divers, des romans, qui sont une longue série de bonheurs et de malheurs pour ma femme Viviane et moi, il y a un souvenir dont nous ne cessons de parler avec nos enfants.
C'est au dernier soir de notre voyage de noces, la veille de partir pour la Haute Savoie, afin que je prépare un Doctorat à Genève en vue d'une carrière à l'ONU, alors un grand espoir après la Guerre et l'Occupation, dans la splendeur d'un soir nous marchions sur une plage. Nous étions un couple. 65 ans d'amour avaient commencé.
