L'héritage d'une utopie - Essai sur la communication et l'organisation de Sophia Antipolis

Même si les grandes lignes de l'histoire sont connues (création ex-nihilo, intervention d'un réseau d'acteurs au centre duquel apparaît en père fondateur le sénateur Pierre Laffitte, forte médiatisation), après plus de trente ans d'existence, la technopole de Sophia Antipolis reste entourée de la même aura de mystérieuse évidence. La raison en est simple. Sophia Antipolis n'a à ce jour fait l'objet d'aucun bilan exhaustif. Ce simple constat est en soi symptomatique et justifie que des recherches soient conduites pour mieux comprendre l'emblématique technopole azuréenne. Mais l'objectif du présent ouvrage est à la fois plus humble et plus ambitieux. Il est plus ambitieux car il s'inscrit dans un contexte complexe. Après trente ans d'une actualité riche et mouvementée - il n'est qu'à rappeler les récents bouleversements liés à l'implosion de la net-économie et à ses conséquences sur les " start-up " -, Sophia Antipolis tend à s'inscrire aujourd'hui dans l'histoire. Quel héritage convient-il de prendre en compte ? Quelle page s'agit-il de tourner ? Quelle sera la nouvelle donne ? Quel devrait être l'avenir de Sophia-Antipolis ? Si une grande distance s'impose pour tenter de répondre à ces questions, c'est du moins en pensant à tous les acteurs et opérateurs du site et avec le souci de tenter de compléter les informations dont il dispose que le présent ouvrage a été écrit. Il est également plus humble. Notre approche, même si elle combine les regards de chercheurs en sciences de l'information et de la communication d'une part et en sciences de gestion d'autre part, se limite à une approche de la technopole sous l'angle de la communication et de l'organisation. Quelle a été la place de l'utopie dans la construction de Sophia Antipolis ? L'utopie sophipolitaine induit-elle aujourd'hui des comportements, des modes d'organisation et de management ? Lesquels ? Et quelles représentations la technopole a-t-elle dans les nouveaux médias " chauds " comme les sites d'information en ligne ou au bien au contraire dans un média beaucoup plus " froid " comme les livres scolaires ? Et quelle représentation la technopole donne-t-elle d'elle-même sur le Web ? Enfin quelles sont les caractéristiques " sociologiques " des usagers de Sophia Antipolis ? Telles sont les questions auxquelles l'Héritage d'une utopie essaie de répondre.