Massoud, l'esthète et l'architecte

Le légendaire Commandant afghan Ahmed Shah Massoud est devenu une icône postmoderne au même titre que le Commandante Ernesto Che Guevara ou le Colonel Thomas Edward Lawrence. Comme eux, il a fait œuvre de visionnaire et de chevalier en affrontant à armes inégales les pires ennemis. Comme eux, il a rassemblé par son charisme et fasciné par ses victoires des millions de jeunes gens dans un Monde dévolu au renoncement et à la couardise. Mais plus qu'eux encore, il a su rêver et faire rêver par la dimension éthique et esthétique du combat mené. D'abord face à la surpuissante Armée Rouge, qu'il contraindra au retrait après des années de combats, puis face aux terrifiants taliban, ces néo-barbares se réclamant faussement d'Allah et de son prophète Mahomet. Abandonné de l'Occident, nié par les puissances arabes, Massoud aura résisté jusqu' après la fin... Aujourd'hui Massoud est toujours vivant. Reste à le découvrir vraiment, au-delà des images d'Epinal proposées des années durant par les médias réducteurs. Ami d'enfance du " Chef ", condisciple sur les bancs du lycée français de Kaboul et des écoles d'ingénierie et d'art, l'architecte Ashmat Froz nous propose une stupéfiante relecture de la légende kaki de Massoud l'Afghan. Esthète, amateur d'art, mélomane, poète, pratiquant la photo et la vidéo, architecte surtout, Ahmed Shah Massoud est le digne héritier de l'âge des lumières de cet Empire perse dont lui le Tadjik se réclamait, tout en citant jean Moréas, Gabriele d'Annunzio et Aboul Kacem Chabbi.