La condition collégiale des prêtres au IIIe siècle

Comment vivaient les prêtres au IIIè siècle ? Exerçaient-ils leur sacerdoce individuellement ou en groupe ? Etaient-ils en contact avec le peuple chrétien ou en vivaient-ils séparés ? Telle sont les questions fondamentales auxquelles cet ouvrage cherche à répondre. A. Vileda étudie les manifestations de la vie collégiale des prêtres chez les auteurs et dans les collections liturgico-canoniques de cette époque.
Il les dégage également de la collaboration sacramentelle, doctrinale et directive que les prêtres accordaient à leur évêque. Estimant que toute conception doctrinale a des résonances sociologiques, il s'applique à en saisir les traits dans le mode de vie des prêtres, à savoir s'ils étaient mariés ou célibataires, s'ils vivaient ou non aux dépens de la communauté, s'ils utilisaient des titres honorifiques, s'ils avaient un costume spécial.
Une étude à travers les Eglises les plus importantes de l'époque - Alexandrie, Syrie, Carthage et Rome - permet de conclure aisément que les prêtres, considérés comme "co-prêtres" de l'évêque auquel les rattache l'unité intime du même sacerdoce, formaient un groupe ben compact et structuré. Ils sont désignés très souvent sous le nom collectif de presbyterium. Dans le milieu urbain qui était celui du christianisme à cette époque, il restait peu de place pour l'exercice individuel du sacerdoce.
Le presbyterium demeure cependant encore fort lié au peuple avec peu d'exigences institutionnelles. On ne trouve nulle part l'obligation (mais le conseil) du célibat, ni celle d'un costume spécial, ni l'existence de titres honorifiques. Les prêtres sont insérés dans la communauté au service de laquelle ils se consacrent. En même temps, les fidèles prennent une part importante dans les affaires de l'Eglise ; ils jouent notamment un rôle actif dans le choix des prêtres et l'élection de l'évêque.
Albano Vileda, prêtre portugais, licencié en études bibliques, docteur en théologie (Institut catholique de Paris, 1970) a consacré quelques année à ce travail dont l'opportunité ne peut échapper en la veille du Synode de l'Eglise.