Mon incroyable Vendée Globe

Le Vendée Globe 2012-2013 devait être le dernier tour du monde en solitaire, sans assistance et sans escale de Jean-Pierre Dick, après sa 6e place de 2005 et son abandon sur bris de safran alors qu’il était en tête en décembre 2008. Fort de ses deux expériences précédentes, il s’était juré de monter sur le podium de cette course qu’il a toujours évoquée comme son Graal. Pour y parvenir, il avait conçu son troisième monocoque de 60 pieds : surement le plus abouti.
Mais l’épreuve que les navigateurs en solitaire surnomment "l’Everest des mers" réserve des surprises même à ceux qui s’y sont déjà frottés. "JP" semblait en route pour réaliser son rêve, quand, fin novembre, trois semaines après le départ, alors qu’il menait d’une courte tête, une voile essentielle de son Virbac-Paprec III s’est abîmée dans les flots de l’océan Indien. Fortement ralenti, doublé par François Gabart sur Macif et Armel Le Cléac’h sur Banque Populaire, il s’est accroché vaillamment à une troisième place que tous pensaient acquise.
Juste avant de perdre sa quille dans la remontée de l’Atlantique... Remarquable de ténacité malgré ce terrible coup du sort, il a cédé la dernière marche du podium au Britannique Alex Thomson pour assurer sa sécurité et celle de son voilier qu’il a triomphalement ramené jusqu’aux Sables-d’Olonne après un mouillage forcé pour contourner une météo défavorable. Cet exploit a été unanimement salué par ses adversaires et le public, qui l’a élu marin le plus combatif du Vendée Globe.
Aujourd’hui, lui qui ne vit bien que penché et qui a apprivoisé la solitude n’est plus si certain de ne pas repartir pour un nouveau tour de la planète liquide.