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A Philadelphie, au volant de son antique Dodge bleu pâle, Roger Flint, loser de calibre moyen, prépare son dernier coup. Celui qui vous permet de repartir à zéro. Entreprise mobilisant un certain nombre d'individus dont l'efficacité et la capacité à tenir leur rôle demeurent assez mal assurées. S'ensuit une dérive indolente qui va, littéralement, se disperser dans le décor, en vertu du principe selon lequel un mégot résiduel au fond d'une boîte à gants possède une intensité dramatique inopinée.
Fignolé comme un travelling de Jim Jarmusch, Philadelphia Sour est un road novel à l'américaine, un cocktail aigre-doux qui s'impose en douceur, telle la chaleur du soleil dans le dos.
Philadelphia Sour
Loser patenté, flint et sa dodge bleue arpente l'asphalte des rues de Philly sur les traces d'un énigmatique dernier coup.
Des bars de nuits, quelques whisky, un chinois, des bagnoles et des donuts, "Philadelphia Sour" est un road trip fumant dans les artères ombragées de Philadelphie.
Une errance juste pimentée de nonchalance et qui possède le charme déjanté, l'ambiance et le décor d'une bonne vielle pelloche à la carlingue gratinée de noir.
Une intrigue qui tire au faux polar matinée d'existentialisme où Mathieu Ghezzi excelle à dépeindre un univers branlant et ses lignes de fuites parfois désopilantes, autant de paysages embrumés dans lesquels on glisse avec un plaisir certain.
C'est une bobine des frères Cohen qui défile à mesure que la ville s'épaissit de tous ses contrastes.
Un brin ironique, un brin mystérieux, un tout premier roman aux lisières du noir, des plus réussis !