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Cette BD autobiographique traite d'un thème alors peu courant dans le monde de la BD : celui de la folie. Sibylline, la scénariste et Natacha Sicaud l'illustratrice nous raconte l'itinéraire d'une jeune fille qui suite à une tentative de suicide se retrouve internée à l'hôpital psychiatrique de Saint Anne. Le livre commence en nous présentant les causes qui a amené Aline, l'héroïne, à commettre cet acte. Alors qu'elle a sept ans et qu'elle se prépare pour son spectacle de danse, Aline apprend par sa maîtresse que sa mère ne viendra pas la regarder : cette dernière vient de se
tirer une balle dans le ventre. Jamais remise de ce drame et vivant dans une ambiance familiale plutôt « morose » (entre son père alcoolique et suicidaire et sa grand mère silencieuse) Aline ne voit qu'une seule solution... la mort. Vient alors son internement à l'hôpital Saint-Anne... chez les fous comme elle le signale. Surgit alors une grande incompréhension chez la jeune fille , avec toujours cette même question qui revient sans cesse : ce traitement est-il juste ? Ainsi tout au long de son récit, Aline, qui soit dit en passant n'est autre que Sibylline, la scénariste, revient sur ces relations avec sa famille mais surtout sur les relations qu'elle a avec les autres pensionnaires. Aline n'est pas folle mais c'est pourtant bien parmi les fous qu'elle a été placée.... commence alors tout une série de questions : et si elle l'était vraiment. Déstabilisée, déstructurée, elle va peu à peu réfléchir sur son état afin de comprendre comment elle doit subir cette parenthèse imposée. Doit-elle se laisser-aller ou au contraire se reprendre en main.
Cet enfermement et cette confrontation à la folie ne durera qu'un mois pour Aline. Malgré ce court séjour, peut-on vraiment mesurer ce que signifie une telle expérience pour un individu. Sibylline qui par l'intermédiaire d'Aline raconte son vécu se sert véritablement ici de la BD comme un outil de réflexion mais aussi thérapeutique. Sans tomber dans le pathétique et le larmoyant, c'est avec brio qu'elle nous laisse découvrir son expérience au sein de cet étrange décor effrayant.
Après nous avoir fait voyager en Corée du Nord, en Chine et en Birmanie (plus exactement au Myanmar), Guy Delisle nous emmène cette fois-ci (grâce à sa compagne médecin chez MSF) à Jérusalem. Le principe reste le même que dans ses autres BD: accompagné de sa poussette, Guy Deslile arpente les ruelles à la découverte de la ville. A travers des dessins simple et parfois très drôle, il nous fait part de son séjour, de ses rencontres et de ses impressions. Cependant, contrairement aux autres villes qu'il a visité qui nous étaient pour la plupart peu connues, l'auteur nous emmène
cette fois dans un endroit qui, à cause des événements qui s'y passent, fait beaucoup parler de lui. On pourrait donc s'attendre, vu le style naïf (qu'il se donne volontairement), à s'ennuyer dans ce nouvel album. Mais pas du tout. Ce n'est pas pour nous rapporter des banalités que Guy Delisle à réaliser cet ouvrage: Israël est un pays dont la complexité a naturellement poussé l'auteur à nous le présenter tel qu'il à vécu et à nous l'expliquer tel qui l'a compris. Raconter un pays, c'est être ainsi en quelque sorte enseignant, se faire pédagogue… et Guy Delisle incarne très bien ce rôle. Au début de son récit, il se présente comme un naïf qui a tout à apprendre, ce qui permet ainsi à ses lecteurs de faire le point sur ce qu'ils connaissent du conflit. Cependant, contrairement à ces autres récits de voyage, ce dernier apparaît comme beaucoup plus sombre. Guy Delisle décrit franchement ce qu'il voit mais dit aussi ce qu'il pense. Il nous offre ainsi un panorama de toutes les absurdités que peuvent entraîner les conflits religieux. Il arrive néanmoins avec brio à équilibrer le grave et le polémique à coups d'humour grâce à un dessin et à un scénario efficace. Un petit délice…du Delisle comme on l'aime.
Ce cher pablo...
Tout le monde pense connaître le célèbre peintre espagnol, Pablo Picasso… du moins son œuvre… Pour ce qui concerne son histoire, Clément Oubrerie et Julie Birmant nous propose de la découvrir dans cette nouvelle série consacrée à la vie du célèbre peintre. Transporté dans l’univers montmartrois de la fin du XIXe siècle, le lecteur se laissera surprendre, dans ce premier tome, par le début de la carrière du jeune Picasso, qui au départ se voulait quelque peu laborieuse. On pourrait ainsi s’attendre à une biographie plutôt ennuyeuse et déjà connue. Mais pas du tout : les auteurs nous transportent dans un univers extraordinaire en mettant en avant d’abord l’homme avant l’artiste. Pablo nous fait découvrir ses premiers tableaux, nous montre les rencontres qui ont changé sa vie et son art mais aussi les galères auxquelles il a été confronté. Graphiquement, c'est un très bel album, avec un dessin assez "brut" et très expressif et une mise en couleur sublime. Chaque planche se lit, mais surtout se regarde, le charme du trait de Clément Oubrerie opère tout de suite. On ne se dit qu’une seule chose en terminant cette bd… vivement la suite !