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Parmi les témoignages de Poilus, celui du Breton Michel Daniel mérite de figurer parmi les plus solides, tant par la valeur historique que lui confèrent sa richesse et son originalité que par le caractère émouvant d'un récit à la fois réaliste, sobre et dense d'un douloureux passé. La valeur et la fiabilité en sont d'autant plus grandes qu'il s'agit d'un document longuement retravaillé, l'heure de la retraite venue, et rédigé à partir de sources diverses : "C'est un exposé de faits vécus au jour le jour, écrit Michel Daniel, et non romancé.
Mon carnet de route, tenu depuis mon arrivée au front jusqu'à mon départ définitif ; mon cahier de commentaires mis à jour lors de mon séjour à l'ambulance de Valmy en 1917 ; l'historique du régiment qui me fut adressé à Casablanca. me permettent aujourd'hui d'écrire encore ce temps de nos vingt ans." Breton de Saint-Evarzec, près de Quimper, Michel Daniel sert au 1er régiment de zouaves du 20 mars 1915 au 17 juillet 1918.
Il se bat à Nieuport, a Lassigny, à Verdun, en Champagne, au Chemin des Dames et dans la Somme... On peut dire que rien ne lui est épargné, jusqu'au mois de juillet 1918 où il est gazé en forés de Villers-Cotterêts et évacué. Après la guerre, il s'installe à Auray et décède à Vannes à l'âge de 96 ans, le 20 avril 1991.
