Bob Actor vit avec Luckman et Barris, et aime Dora, une dealeuse. Fred, un agent des stups mystérieux, est chargé de l'enquête sur ce groupe et sur Bob Actor en particulier. Personne ne peut décrire Fred, puisqu'il possède, comme l'ensemble de ses collègues - chacun ignorant de l'apparence de l'autre - un "complet brouillé", et grâce à cette couverture, il est seul à savoir que Bob et Fred ne sont qu'une seule et même personne. Le monde que nous décrit PKD est désepséré, celui que perçoivent une bande de toxicos pathétiques aux cerveaux cramés par la Substance M. L'écriture
ne sombre jamais dans la dénonciation moralisatrice et l'histoire ressemble à celle d'un roman noir, teinté d'un humour bien particulier, lorsque certains personnage se retrouvent englués dans des hallucinations parfois cocasses, des conversations sans règles ni finalité aux dialogues poisseux et qui tournent en rond comme si le temps était figé. La description des effets de la drogue n'en reste pas moins très réaliste, et même terrifiante : le délabrement des facultés mentales est d'une rapidité effrayante et totale, le microcosme du drogué se restreint sans cesse au simple désir de la prise de drogue. Mais la substance M est aussi un archétype qui permet d'articuler la désepérance de ceux qui jouent avec la mort et la révolte que cela implique à l'encontre d'une société bien plus dévastatrice. Dick ne justifie pas l'emploi de la drogue et il ne condamne personne, ce qui contraste fortement avec la tyrannie du jugement qu'exerce toute société policière.
A scanner darkly
Bob Actor vit avec Luckman et Barris, et aime Dora, une dealeuse. Fred, un agent des stups mystérieux, est chargé de l'enquête sur ce groupe et sur Bob Actor en particulier. Personne ne peut décrire Fred, puisqu'il possède, comme l'ensemble de ses collègues - chacun ignorant de l'apparence de l'autre - un "complet brouillé", et grâce à cette couverture, il est seul à savoir que Bob et Fred ne sont qu'une seule et même personne. Le monde que nous décrit PKD est désepséré, celui que perçoivent une bande de toxicos pathétiques aux cerveaux cramés par la Substance M. L'écriture ne sombre jamais dans la dénonciation moralisatrice et l'histoire ressemble à celle d'un roman noir, teinté d'un humour bien particulier, lorsque certains personnage se retrouvent englués dans des hallucinations parfois cocasses, des conversations sans règles ni finalité aux dialogues poisseux et qui tournent en rond comme si le temps était figé. La description des effets de la drogue n'en reste pas moins très réaliste, et même terrifiante : le délabrement des facultés mentales est d'une rapidité effrayante et totale, le microcosme du drogué se restreint sans cesse au simple désir de la prise de drogue. Mais la substance M est aussi un archétype qui permet d'articuler la désepérance de ceux qui jouent avec la mort et la révolte que cela implique à l'encontre d'une société bien plus dévastatrice. Dick ne justifie pas l'emploi de la drogue et il ne condamne personne, ce qui contraste fortement avec la tyrannie du jugement qu'exerce toute société policière.