Non rentables, unissez-vous !

Robert Kurz, décédé en juillet 2012, était un des théoriciens du groupe allemand Krisis. Il avait publié ce texte lors des premières mesures prises par le gouvernement Schröder, en 2003. Ces mesures connues sous le nom « d’Agenda 2010 », mettant à bas l’État providence avec la déréglementation du marché du travail et une baisse des salaires de plus de 20% sur 10 ans. C’est une critique virulente du système capitaliste.
À l’heure où les différents gouvernements d’Europe parlent quotidiennement de compétitivité, c’est à dire de la baisse des salaires et des retraites, ce texte est d’une actualité brûlante. Indispensable pour une réflexion sur la construction d’une autre société. Une introduction présente la réalité de cette course sans fin à la compétitivité, en France et en Europe. Des salariés de FRALIB aux salariés de Doux devenus non rentables, c’est une crise de la civilisation à laquelle nous assistons, avec le développement d’un chômage de masse et l’augmentation des cadences pour ceux qui travaillent.
il participe à la création du groupe et de la revue Krisis : Contributions à la critique de la société marchande. Au moment où l'Occident fête la chute de l'URSS et voit en elle le début de la victoire mondiale de l'économie de marché et de la démocratie, Kurz et ses amis font le pari inverse : la chute de l'URSS n'est que la première étape de la crise finale du capitalisme. Son livre paru en 1991 L'effondrement de la modernisation, (plusieurs milliers d'exemplaires vendus), développe une théorie de l'effondrement de la société mondiale moderne du fait du processus de rationalisation qui fait disparaître le travail capitaliste.
Le système global se dirige alors vers une " fin barbare ". Dans ses travaux plus tardifs, Robert Kurz offre une vue sur une société qui ne serait pas fondée sur l'échange de marchandises procurées par l'argent. En 1999, la publication avec Norbert Trenkle et Ernst Lohoff, du Manifeste contre le travail connaît un certain retentissement dans le public et marque la volonté de populariser les thèses de Krisis.