La vertu politique, Machiavel et Montesquieu

Ce livre fournit des armes intellectuelles pour penser quelques problèmes de la démocratie aujourd'hui. Comment reconstruire des valeurs sans les soumettre à une transcendance non humaine ? Comment redonner de la valeur à la politique, articuler politique et éthique sans dissoudre la politique dans la morale ? Henri Drei éclaire ces questionnements par une enquête sur Machiavel et Montesquieu. Pour transformer les conceptions de la république et de la démocratie, de la guerre et de la paix, de la liberté et du bien-être individuel et collectif, ces deux écrivains politiques modifient le sens d'un mot-valeur au fondement du lien social : " vertu ". Mais la grande nouveauté de cette étude est de révéler en quoi le penseur est de part en part un écrivain, et ses actes, des actes textuels. Des actes destinés à produire des lecteurs vertueux, c'est-à-dire citoyens et actifs. Il y a chez Machiavel et Montesquieu une théorie et une pratique des rapports entre socialisation politique et socialisation de la signification. Pas de vie commune sans valeurs partagées, pas de valeurs partagées sans mots pour les dire et les interroger. Pour penser la démocratie aujourd'hui ? pas d'électorat actif sans lectorat créatif. Pour un dépassement de la vertu républicaine et guerrière par une vertu démocratique et pacifique ? Tel est l'enjeu de ce déplacement qui fait passer Henri Drei, et ses lecteurs avec lui, de Machiavel à Montesquieu.