Avec Les insomniaques, Camille de Villeneuve signe son premier roman. Dans un impressionnant pavé de plus de six cents pages, elle retrace l’histoire de la famille D’Argentières, du milieu des années quarante à la fin des années quatre-vingt dix.
Avec verve, inventivité et humour, Camille de Villeneuve semble faire le portrait d’un monde qu’elle connaît bien, et dont elle n’oublie aucun travers. Les personnages sont très travaillés et forment un monde bigarré et complexe. En effet on ne peut s’empêcher de penser que ce que peint ici la jeune romancière est un monde en
voie de disparition, comme le prouve la fin du roman. On passe ainsi du temps de la splendeur à celui de la décadence, voire même de la décrépitude de l’aristocratie française. On voit comment l’héritage familial se transmet, se déchire, est respecté ou non par quatre générations successives.
L’arbre généalogique présent au début du roman se révèle fort utile, car les familles nombreuses aux noms à particule se révèlent assez difficiles à retenir. Les couples se font et se défont, en accord ou non avec la volonté des chefs de famille, dans ce qui semble être un monde sclérosé qui n’a pas su évoluer avec son temps. C’est le moyen pour Camille de Villeneuve d’évoquer les thèmes de la fin du vingtième siècle : l’homosexualité, le concile Vatican II, l’arrivée de la télévision, les guerres du Vietnam, d’Algérie, la politique, la culture, la libération féminine, le SIDA. A ces nouveautés se superposent les traditions aristocratiques d’un autre siècle : les rallyes, les comtes maires de village, les fêtes au château… On se laisse attendrir par certains membres, les plus humains, de cette étrange famille, perdue dans un monde qui n’est plus le sien et qui voit son empire s’effondrer peu à peu.
Le récit est assez désenchanté, mais comment aborder un tel thème sans être pessimiste ? C’est avec humour et ironie, et en prenant ses personnages de haut, que Camille de Villeneuve parvient à nous livrer un roman imposant et étonnant.
Les insomniaques est donc une vaste fresque familiale, dans laquelle pointent quelques images inventives et créatives qui rendent la (longue) lecture moins ennuyeuse. C’est un roman inégal, dans la globalité je l’ai apprécié mais il n’empêche qu’à certains moments le récit semble s’essouffler. De vraies perles se glissent au milieu du pavé, qui se lit très facilement, notamment grâce à la diversité des histoires qui se succèdent, dans une sorte de recueil de nouvelles aux genres différents.
Les insomniaques, voilà de quoi ne pas dormir pendant quelques nuits !
De quoi occuper quelques nuits blanches
Avec Les insomniaques, Camille de Villeneuve signe son premier roman. Dans un impressionnant pavé de plus de six cents pages, elle retrace l’histoire de la famille D’Argentières, du milieu des années quarante à la fin des années quatre-vingt dix.
Avec verve, inventivité et humour, Camille de Villeneuve semble faire le portrait d’un monde qu’elle connaît bien, et dont elle n’oublie aucun travers. Les personnages sont très travaillés et forment un monde bigarré et complexe. En effet on ne peut s’empêcher de penser que ce que peint ici la jeune romancière est un monde en voie de disparition, comme le prouve la fin du roman. On passe ainsi du temps de la splendeur à celui de la décadence, voire même de la décrépitude de l’aristocratie française. On voit comment l’héritage familial se transmet, se déchire, est respecté ou non par quatre générations successives.
L’arbre généalogique présent au début du roman se révèle fort utile, car les familles nombreuses aux noms à particule se révèlent assez difficiles à retenir. Les couples se font et se défont, en accord ou non avec la volonté des chefs de famille, dans ce qui semble être un monde sclérosé qui n’a pas su évoluer avec son temps. C’est le moyen pour Camille de Villeneuve d’évoquer les thèmes de la fin du vingtième siècle : l’homosexualité, le concile Vatican II, l’arrivée de la télévision, les guerres du Vietnam, d’Algérie, la politique, la culture, la libération féminine, le SIDA. A ces nouveautés se superposent les traditions aristocratiques d’un autre siècle : les rallyes, les comtes maires de village, les fêtes au château… On se laisse attendrir par certains membres, les plus humains, de cette étrange famille, perdue dans un monde qui n’est plus le sien et qui voit son empire s’effondrer peu à peu.
Le récit est assez désenchanté, mais comment aborder un tel thème sans être pessimiste ? C’est avec humour et ironie, et en prenant ses personnages de haut, que Camille de Villeneuve parvient à nous livrer un roman imposant et étonnant.
Les insomniaques est donc une vaste fresque familiale, dans laquelle pointent quelques images inventives et créatives qui rendent la (longue) lecture moins ennuyeuse. C’est un roman inégal, dans la globalité je l’ai apprécié mais il n’empêche qu’à certains moments le récit semble s’essouffler. De vraies perles se glissent au milieu du pavé, qui se lit très facilement, notamment grâce à la diversité des histoires qui se succèdent, dans une sorte de recueil de nouvelles aux genres différents.
Les insomniaques, voilà de quoi ne pas dormir pendant quelques nuits !