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Parce que le monde se complexifie et se transforme à grande vitesse, les décisions, qui engagent l'avenir des entreprises, sont de plus en plus difficiles. C'est pourquoi, plusieurs d'entre elles - dont EDF - ont développé des démarches de prospective stratégique. Ces démarches offrent des instruments d'anticipation confirmés de l'avenir, qui ont pour objet d'apporter - aux responsables et aux instances décisionnelles - les éléments dont ils ont besoin pour éclairer leurs choix stratégiques.
À Électricité de France, un Comité de la prospective a été constitué en 1988. Il a mené, avec des équipes plurielles de cadres (ingénieurs, chercheurs), et avec le concours de scientifiques et consultants, de nombreuses études, qui s'organisent autour de thèmes stratégiques, dont certains feront l'objet d'une publication dans les prochains Cahiers de prospective : le contexte politico-institutionnel, et son évolution en fonction des expériences étrangères, de l'internationalisation, des nouvelles idées économiques ; l construction européenne, et les liens avec les autres électriciens européens ; le ralentissement de la croissance de la production d'électricité, et les nouvelles stratégies d'investissement ; les nouvelles technologies de production, de restructuration des industries nucléaires ; les nouvelles exigences des publics en matière de qualité de l'environnement ; l'adaptation du management des personnes, des relations sociales.
Durant l'été 1987, tombe - sur les téléscripteurs du monde entier - un coup de tonnerre pour l'industrie électrotechnique : deux groupes, Asea et Brown Boveri, annoncent la fusion de leurs activités au sein d'une nouvelle entité : ABB. Mastodonte propulsé d'emblée au premier rang mondial de l'industrie, ABB constitue une « nouvelle race » de concurrent, face auquel les autres groupes de l'industrie vont rapidement réagir, en s'engageant à leur tour dans la vague des fusions et acquisitions.
Ces stratégies ont conduit à une forte concentration de l'industrie : un oligopole international, dominé par moins de dix acteurs, a vu le jour. L'éclatement ainsi consommé de la structure antérieure de l'industrie, organisée sur la base d'oligopoles nationaux attachés à des marchés cloisonnés, a des conséquences sur la nature de la concurrence et, de là, sur la nature des relations qu'entretiennent ces acteurs avec leurs principaux clients : les compagnies d'électricité.
Après avoir passé en revue les éléments expliquant les restructurations dans l'industrie, cette étude montre que les groupes électrotechniques doivent, dorénavant, inscrire leurs stratégies de produits et de marchés dans un contexte d'incertitude : incertitude sur le niveau, le volume, les caractéristiques techniques, la localisation, etc., de la demande qu'ils doivent satisfaire.
Pour gérer cette incertitude, les groupes ont été conduits à rechercher les moyens d'une plus grande flexibilité. Cet ouvrage permet de mieux comprendre les mouvements qui se sont opérés et se poursuivent dans l'industrie électrotechnique. Il contribue ainsi à mieux anticiper les conséquences de ces changements sur les relations entre un client comme EDF, et ses fournisseurs.
