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La publicité ne devrait pas avoir de fin car, avec elle, finirait toute société, fondée sur la distinction d'un domaine public et sur la nécessaire fiction de l'État, ce deuxième corps du roi. Pourtant, il semble que, depuis une dizaine d'années, la réclame qui nous tient lieu de publicité touche à sa fin. Sa dernière métamorphose nous présente, sous l'étiquette de la communication institutionnelle, une synthèse des deux sours naguère encore ennemies, la publicité économique et la propagande politique.
Trois essais cernent ici le profil de cette nouvelle communication en Amérique, en Asie et en Europe. Par et dans cet ultime avatar du faire-valoir, nous commençons à discerner les traits d'une nouvelle économie politique, celle qui va ouvrir le troisième millénaire. Le portrait achevé sera celui de la société industrielle, parfaitement rationalisée, purifiée des illusions libérales et socialistes, religieuses et scientifiques.
Restera à décider si une société peut vivre sans illusion et si la fin de toute communication ne consiste pas à combler les vides humains de la rationalité sociale, à pallier un défaut de nos polices, comme le souhaitait Montaigne en inventant la publicité moderne.
