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Voilà un roman bien étrange. Deux mot me viennent en tête en y repensant, cosy d’abord car cette maison ce château semble être un lieu idéal, une grande bâtisse mystérieuse avec une immense bibliothèque garnie de fauteuils confortables. Le second mot est dérangeant, oui car si il y a un qualificatif pour décrire les relations de ce frères et sa sœur ainsi que leur histoire c’est au moins dérangeant. En effet à la suite de la mort de leurs parents dans des circonstances mystérieuses, le frère et la sœur héritent de cette maison dans laquelle ils vont se réfugier, s’enfermer
en se coupant du monde. Mais le retour de la sœur aînée va réveiller en eux de profondes blessures.
Si ce que je viens de dire ne vous a pas fait reposer le livre c’est tant mieux, il ne faudrait surtout pas passer à côté de ce texte d’Emmanuel Régniez, qui nous fait pénétrer par son écriture empreinte de mystère, dans l’intimité de ce château.
« Pourquoi écrivez-vous ? », Albert Cossery répond : « Pour que quelqu'un qui vient de me lire n'aille pas travailler le lendemain »
Voilà sans doute une des phrases qui résume le mieux la vie et l’œuvre de Cossery qui se compose de seulement 10 ouvrages dont 8 romans. Ami de Camus et de Miller l’œuvre de Cossery continue discrètement de ravir ceux qui le découvrent ou le redécouvrent.
Comme c’est bien souvent le cas chez Cossery, Mendiants et orgueilleux met en scène le petit peuple du Caire, qu’il nous décrit à travers des portraits de personnages pittoresques. Le
héros de ce livre s’appelle Gohar, philosophe il a fait le choix de devenir mendiant. Avec lui on va découvrir tout un petit monde fait de prostitués, d’un cul de jatte dont la femme est d’une jalousie maladive…
Ce roman est un réel plaisir, il est l’un des plus connu d’Albert Cossery. Je vous encourage vivement à le découvrir et qui sait demain vous n’irez peut-être pas travailler.
La vie de Louis est un peu morne depuis la mort de sa femme, mais quand ce retraité achète dans une brocante un manchot empaillé, c'est une véritable révolution qui s'opère dans sa vie et qui entraîne cet ancien boucher dans de folles péripéties à la rencontre de ces animaux pour lesquels il s'est pris de passion...
Réchauffement climatique, utilisation de l'écologie à des fins mercantiles "La fonte des glaces" aborde des sujets actuels et graves en restant néanmoins léger, loufoque, drôle et décalé.
Kimia une jeune iranienne patiente dans une salle d’attente pour subir une insémination. Alors qu’elle s’apprête à fonder une famille, son passé, celui de sa famille et de son pays la rattrapent.
Elle nous emmène dans ses souvenirs, nous fait parcourir un siècle d’histoire perse à travers celle de sa famille, les Sadr, mais aussi la vie de ses propres parents opposants politiques. On y découvre surtout son parcours, fait de fuites, d’errances, mais surtout d’amour. L’amour qu’elle trouve auprès de sa famille et de sa compagne.
Négar Djavadi nous offre pour son premier
roman un magnifique livre, extrêmement riche. Entre conte et récit intimiste, elle nous dévoile la complexité d’une vie et des rapports humains, pris dans le courant de l’histoire.
Belle découverte de la rentrée à ne pas manquer.
Sokcho est une petite ville balnéaire de Corée du sud située à proximité de la frontière avec la menaçante sœur du nord.
En hiver la ville est désertée, engourdie par le froid et la neige. C’est dans ce décor, que se rencontrent une jeune femme coréenne et Yan Kerrand, un français auteur de BD venu se perdre à Sokcho pour trouver l’inspiration.
La relation qui se crée entre ces deux personnes que leurs cultures séparent, oscille entre fragilité, maladresses, malentendu. Les protagonistes sont liés par une forme de tension qui anime tout le livre.
Pour son premier roman
Elisa Shua Dusapin nous offre un magnifique texte, à l’atmosphère riche et subtile.
J’ai eu un véritable coup de cœur pour ce court texte qui mérite une plus grande notoriété.
Je vous encourage à le découvrir.
« Je suis dans une ville étrangère. J'ai pas le moindre pote ici. L'avenir, j'imaginais, que ça reviendrait à tracer ma route sans compter les jours, les heures empoisonnées, les secondes cadavériques qui s'annihilent en s'unissant les unes aux autres pour former des légions de soixante suicidaires. »
OHH …. Ce livre a été écrit par Aura Xilonen une jeune femme de seulement 19 ans. Et vous savez quoi ? Il est énorme. Liborio, jeune clandestin affronte la vie et les multiples épreuves qu'elle apporte avec le verbe haut et fleuri aux teintes parfois désuètes pioché au fil
de ses lectures.
C'est un livre rythmé, vibrant, inventif et lumineux. On attend avec une folle impatience de voir ce que ce jeune génie des lettres mexicaines nous réserve à l'avenir.
La voiture, la cuisine, le bureau, le salon… et la cache, c’est en nous faisant découvrir leur maison que Christophe Boltanski nous présente les membres de sa famille. Cette maison, dont la voiture n’est qu’une partie mobile, constitue pour eux un véritable cocon. Ce renfermement, ce repli tient à l’infirmité de la grand-mère qui maintient fermement ses enfants à portée de main, mais aussi au traumatisme du grand-père juif obligé de se cacher dans sa propre maison durant le guerre.
L’auteur tente de comprendre ses proches mais aussi de retracer leur l’histoire au passé
très flou. Quel est leur vrai nom d’où viennent-ils exactement, que pensent-ils ? Tout cela lui échappe, alors même qu’il est un l’un d’entre eux.
Original, troublant mais surtout empreint d’une grande tendresse, ce premier roman dépeint avec brio le monde étrange des Boltanski.
En soixante pages, Eric Vuillard livre une analyse quasi marxiste et très actuelle de la révolte religieuse de Thomas Müntzer. Avec brio il montre que ce mouvement dissident, en apparence religieux, a des causes plus profondes et plus sociales. L'écriture est belle, l'analyse fine et originale.
Thébaïde : Lieu isolé
La baleine 52 est appelée ainsi car elle a la particularité de communiquer en 52 hertz qui n'est pas la fréquence qu'utilisent les autres baleines. Le pauvre cétacé se trouve ainsi dans l'incapacité de communiquer avec ses congénères ce qui la plonge dans une grande solitude.
La solitude est bien le véritable sujet de ce roman de Pierre Raufast, son héros est, à l'image de cette malheureuse baleine, un homme solitaire qui ne parvient pas à trouver sa place. Voulant partir à l'aventure, il pense avoir été recruté pour une expédition scientifique à la
recherche de cette fameuse baleine, mais la conclusion de cette campagne est très éloignée de ce qu'il attendait...
Ce livre est difficile à résumer, il est drôle, bizarre, surprenant, génial...Enfin lisez le vous verrez.
La dernière course de Malik Oussekine
Il y a d’abord Hervé, un jeune étudiant un peu blasé qui a l’impression que sa génération est passée à côté de l’histoire, que tout a déjà été fait. Puis le mouvement de 1986 arrive en réponse à une loi sur les universités. Hervé découvre avec cette mobilisation, l’exaltation, le sentiment de communion qui peut exister dans les manifestations et les rassemblements, lieux propices aux rencontres et parfois à l’amour.
Mais un soir des affrontements éclatent entre les manifestants et la police. Malik Oussekine un jeune homme étranger à la mobilisation est sauvagement assassiné par des policiers. Sa mort est un immense choc, la loi est retirée et le mouvement étudiant se termine sur une marche de deuil.
Dans ce livre politique au sens noble du terme, Didier Castino fait un lien entre l’entrée de l’extrême droite à l’assemblée et ce meurtre, pas un lien direct, mais ce parti et d’autres acteurs politiques par les idées qu’ils distillent dans la population, rendent ce genre d’acte possible.
Cet excellent roman de Didier Castino interroge, que ce soit sur la marche de l’histoire, le racisme, la force des institutions, l’engagement, nos renoncements… Mais ce roman c’est surtout la dernière course d’un homme, Malik Oussekine, tué le 6 décembre 1986 au 20 rue Monsieur-le-Prince.