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Ni thriller, ni polar, plutôt une pointe de fantastique, comme si le héros Rory était happé dans une faille spatio-temporelle qui lui permettrait notamment de clore le deuil d’une ancienne liaison et de couler une romance plutôt gore avec l’élue d’une secte. Obscur diriez-vous ? Oui ça l’est et en plus un goût étrange de jamais vu.
Un roman assez court, original où le langage « parlé » du narrateur fait parfois croire à des fautes de syntaxe mais contribue au rythme soutenu de cette parabole.
Un premier roman très documenté, noir très foncé, déroule son action à Berlin-Est en 1975, du temps de la RDA. Une ambiance plombée qui nous entraîne aux côtés de Müller, première femme aux responsabilités à la criminelle de Berlin-Est et ses collègues au double jeu. Pourquoi cette jeune fille retrouvée assassinée aurait-elle eu envie de revenir à l’Est alors que d’évidence elle avait réussi à franchir le mur antifasciste ? Pourquoi Karin Müller aurait-elle à rendre compte à la Stasi alors qu’elle dépend de la police criminelle locale ? Pourquoi son mari fait-il
l’objet d’une interpellation musclée en son absence ? Pression psychologique ou faits réels pendant sa traversée du « désert » baltique ? Des personnages attachants qui ont tous leur jardin secret, victimes ou complices du système. Autant de questions qui interpellent le lecteur et qui font de cet auteur dont on sait très peu de choses hormis qu’il est journaliste occidental, un écrivain à suivre puisqu’il indique que ce premier roman est le premier d’une série et que d’autre part il va faire l’objet d’une adaptation pour la télévision. Intrigue captivante dans un décors d’enfer quasi monochrome … j’aime beaucoup !
L’ambiance m’a fait penser à « cet instant-là » de Douglas Kennedy qui situait aussi son action dans le Berlin du mur.
Plusieurs angles d’analyse pour ce roman paru chez Fleuve noir dont on pourrait s’attendre à une certaine dose de suspense.
Pour le suspense je suis restée sur ma faim jusqu’au troisième quart de cette histoire qui comporte plusieurs actions simultanées.
La première, suite du Black coffee, pleine de références au précédent volume, fait état des prolongements de l’enquête et plus précisément de la quête des cadavres du tueur en série de la route 66. Selon l’avertissement aux lecteurs ce roman peut se lire sans connaître le premier tome. C’est cependant dommage car
ce pan de l’intrigue échappe ainsi en grande partie, à la compréhension du lecteur. J’ai cependant goûté l’évocation du Bagdad Café et de sa réplique contemporaine.
La deuxième en Lorraine où Lola et Pierre essayent de se reconstruire chacun à sa façon. On y approche les mondes concurrentiels du show-biz et de l’édition, sans concession.
La troisième où Desmond joue le chasseur de fantômes et/ou d’écureuils, dans une communauté nord-américaine privilégiée. Entre paranormal et démoniaque … peu convaincant
La quatrième qui relate les amours de Lola et Desmond … sans grand intérêt.
Peu de suspense donc et l’on se demande parfois où l’auteure veut nous amener.
Le meurtre de la mère de Max n’a jamais été élucidé. Son mentor était en charge de l’enquête et voilà que maintenant il part en retraite et la laisse seule et fragilisée, aux prises avec un tueur en série. Elle fera équipe avec Vincent pour cette traque qui mettra un point presque final à sa quête intime. Très bonne intrigue émaillée de personnages attachants qui jette en pâture les préjugés sur les choix de vie des femmes « modernes » encore bien présents dans les années 80 , en espérant que notre société a évolué depuis … les lectrices jugeront !
Un style
efficace pour ce premier roman que je lis de cette auteure et pour une fois il n’y a pas de guerre des polices mais de la collaboration pour le bien des victimes.
Franchement antipathique ce Carl , une star de la télévision narcissique et drogué, sur une chaîne grand public qui cède aux sirènes de l’audience plutôt que de la qualité. Parce qu’un accident est survenu au cours d’une émission de téléréalité, notre star va être victime de la fable de l’arroseur-arrosé, lui qui a peu de respect pour les femmes et la vérité avec laquelle il s’accommode, lui qui est du côté des manipulateurs de l’info va se faire magistralement manipuler … Le lecteur comprend vite que toute ressemblance avec la vraie vie à la télé n’est pas
fortuite. Très documenté ce roman nous entraîne avec dérision dans le monde du renseignement et du « secret défense », des mercenaires, des agents doubles voire triples.
C’est le premier roman que je lis de Michaël Mention sur les conseils de lecteurs qui ne se sont pas trompé … Merci à eux.
C’est quatre générations qui réclament vengeance car elles savent que la justice ne pourra apaiser la peine de ce père qui vient de perdre sans raison sa femme enceinte et sa fille. La traque le mènera de Bordeaux à Paris et au hasard de ses planques il renouera avec son père. Une galerie de personnages très intéressants, des gentils (ou presque car certains cachent bien leur jeu) et des méchants (et bien plus que méchants), des flics perdus et sans moyens et qui paient de leur personne, bref une fresque contemporaine qui nous fait douter de l’humanité, au rythme soutenu dans ce
trop court premier roman d’un auteur dont on attend le deuxième ! Le lecteur pour sa part est interpellé … jusqu’où serait-il prêt à « sombrer » pour pouvoir encore regarder son fils dans les yeux ?
Une découverte … un régal !
Parce que c’est un coup de cœur de Franck Thilliez, je me suis penchée sur le cas de ces démons. Un premier roman pour ce gendarme attaché à la sécurité d’une ambassade en Afrique. Là nous sommes immergés dans le Vaucluse, Avignon et ses environs psychiatriques … les scènes de crimes sont assez atypiques et que dire des crimes eux-mêmes et de leur modes opératoires : des « chefs d’œuvre d’atrocité ! Alors Maxime, parce que son chef sait à quel point il est habité de ses démons, va lui flanquer une jeune partenaire et lui confier l’enquête. Tueur en série ou vengeance.
Il faut accompagner les enquêteurs pour appréhender la noirceur de l’âme humaine, les petites et les grandes déviances dans ce microcosme. Le récit est rythmé, touchant et chaotique et l’on voit quels sont les références de cet auteur très prometteur.
Prix du polar VSD 2016 : récompense bien méritée !
Bien loin des thrillers politiques précédents, un roman noir foncé …
Emilie est victime de la double peine : elle a perdu une jambe suite à un accident de voiture et son boulot suite à la dépression post-traumatique et ses dommages « collatéraux ». Elle se sent humiliée, dévalorisée, bref en régression. Elle décide alors de retrouver Simon qui était dans l’autre voiture et aucunement responsable et de le faire payer. S’en suit une quête de vengeance assortie de violence extrême dont l’issue est improbable parce que la rédemption n’est pas a priori dans le schéma de
pensée d’Emilie.
Une fable sociologique sur la déchéance psychique, physique et matérielle, due à un fâcheux concours de circonstance qui n’aurait jamais du mettre en présence les deux protagonistes. On y retrouve l’analyse sociologique précise et le style affûté, dont a déjà fait preuve Marin Ledun dans ses précédents romans.
On peut se dire « trop court ce roman » mais au bout du compte tout est dit pour notre plus grand plaisir de lecteur après avoir subi les frayeurs avec Simon.
Il y a de l’Agatha Christie dans la façon dont Kassov et son neveu Mattheus vont devoir résoudre l’énigme que représentent les assassinats en cascade à la cour de l’empereur Rodolphe II de Habsbourg, dans son château de Prague : un huis clos au début du XVIIème siècle, où l’inquisiteur Bellarmin vient vérifier l’orthodoxie des thèses de l’astronome Tycho Brahé. En effet nous sommes encore au temps où la Terre est le centre de l’univers et Copernic quoique inspiré, ne fait pas encore l’unanimité : géocentrisme ou héliocentrisme … c’est la question. Les joyeuses
agapes sont donc perturbées par les empoisonnements et autre défenestration, au milieu d’une « faune » bigarrée, mêlant des espions à la solde de la couronne d’Angleterre, une diva et son maître de chant, un assistant de l’inquisiteur friand de jeune lingère, un nain, un empereur libertin, un peintre proche de la déchéance et un ambassadeur douteux, ….
Un roman dépaysant et riche de références historiques qui se lit facilement et laisse un agréable goût d’exotisme.
à la recherche de la vérité sur la route mythique 66
Ça y est je suis réconciliée avec les romans de Sophie Loubière. J’avais malencontreusement commencé par le tome 2 « white coffee » (l’éditeur indique qu’il peut se lire sans avoir lu le tome 1) et j’avais trouvé les personnages peu attachants. En fait il faut absolument lire le tome 1 car toute leur psychologie donne de l’épaisseur aux personnages, et est nécessaire à la bonne compréhension de la suite.
Un mari disparu et voilà un road trip familial, surprenant et envoûtant à la fois, subtil et haletant. Au-delà des clichés sur la route 66, mythique comme elle se doit et pittoresque comme l’Amérique profonde, une quête du passé pour un Desmond, héros super doué, bien malmené. Je comprends l’attachement de l’auteure à ce cinquantenaire meurtri par un drame familial hors norme quand il avait 5 ans. Des seconds rôles tout aussi atypiques ajoutent une note d’humour à une intrigue bien sanglante.
J’ai donc beaucoup aimé cet opus et relirai avec des yeux neufs la suite dans quelques temps.