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Non, vraiment, je n'ai que cela à dire. Et de l'essentiel, qui mieux qu'Epicure pour en parler? Notre célèbre Pierre Rahbi avec son "vers la sobriété heureuse" en est d'ailleurs un héritier....Si vous n'avez pas encore lu cette lettre vous avez de la chance : impossible d'échapper à ce titre à la veille de la rentrée scolaire, qui donc apporte aussi son lot de réjouissances... La Lettre dite "à Ménécée" a pour thème le "bonheur", ne faites pas semblant de ne pas etre concerné..En outre vous saurez enfin pourquoi le terme "épicurien" en usage est un pur contre-sens, symptome criant de nos actuelles pathologies du langage...(cf "les mots sans les choses", de Eric Chauvier chez Allia)
Michela Marzano a l'immense mérite de créer un pont entre des oeuvres fondatrices de notre paysage intellectuel et notre réalité quotidienne.
Elle nous permet de questionner les idéologies de notre temps en mettant en perspective les thèses de penseurs incontournables et notre vécu personnel.
Le résultat en est un texte clair, vivant, dont la portée critique sonne toujours très juste.
Le livre de D.Peyron n'a qu'un an et demie et la société a déjà bien évoluée depuis ; le terme "geek" n'est absolument plu péjoratif du tout, et les geeks sont partout, au point qu'on constate que nous le sommes tous devenus plus ou moins... Et c'est justement ce qui rend la lecture de cet ouvrage indispensable; Il permet de comprendre comment, par quels moyens, dans quelle mesure, le "geek" a infléchi le cours des choses, des étres et de leurs activités, tant culturelles qu'humaines, industrielles et technologiques, éthiques qu'esthétiques. A la fois miroir de l'évolution sociale et trublion du système en puissance, toujours prêt à se tenir là où l'on ne l'attend pas...Naguère en retrait, aujourd'hui sur le devant de la scène... Qu'a t il donc à nous apprendre? Peut être une faculté à se réinventer ainsi qu'à réinventer le monde dans un souci qualitatif sans cesse renouvelé, encerclés et cernés que nous sommes au milieu des big data et autres vertiges numériques...
Voici un état des lieux très complet pour comprendre concrètement ce que l'évolution nous fait vivre depuis notre hominisation. Sans parti pris, sans jargon, il excitera la curiosité de tous ceux qui se préoccupent de santé, de biologie, et de sciences. Les rapports qu'entretiennent l'Homme et son environnement, leurs influences réciproques sont donc ici détaillées chronologiquement et thématiquement, en toute objectivité ; ce livre permet ainsi de se faire soi-même une idée précise de ce qu'il conviendrait de faire pour, à l'avenir, construire une relation qui ne soit néfaste ni à l'un ni à l'autre. Au contraire...
Ni les discours officiels dominants, politiquement corrects qui tournent en boucle sous couvert de pédagogie et d'ouverture à l'autre, de tolérance à la différence, ni ceux de leurs contradicteurs déversant à l'unisson les mêmes lieux communs haineux n'arrivent à la cheville de ce condensé d'intelligence sceptique... Car au-delà des apparences, des enjeux essentiels et profonds se font jour dans ce petit texte à l'esprit critique particulièrement bien affûté...Jusqu'où va se nicher la domination, ma bonne dame, si vous saviez...!
Beaucoup plus simple que l'indispensable "vie algorithmique " de Sadin (éditions de l'Echappée, 2015) "l'homme nu" n'en est pas pour autant simpliste. Il porte à la connaissance du grand public les mêmes orientations d'analyse, et rencontre un succès fort juste. "Dans cette compression qui fait du monde une métadonnée unique et universelle, il n'y a plus de place pour l'imperfection. Donc pour l'humain." Peine perdue de prétendre pourvoir se passer du numérique et des NTIC désormais, d'ailleurs, pour critiquer une chose, il faut au moins en maîtriser un peu les rudiments techniques- donc en faire l'expérience! L'essentiel étant donc pour nous lecteurs humains de ne pas passer à côté de nos vies à cause d'un certain air du temps saturé de cette puissance, nos états d'esprits s'en trouvant de plus en plus limités, le remède que je préconise : ce livre pour commencer, puis beaucoup de philosophie, de littérature, et d'histoire...(lire en complément le discours inaugural de Boucheron au Collège de France et vous voilà immunisé!)
L'éternel recommencement de la vie sur fond de nuit profonde où s'ébattent et agonisent ceux qui lui appartiennent sans compromis : on est aux antipodes des 50 nuances de grey, au coeur des ténèbres où palpite le désir nu, la fièvre ancestrale des hommes et des femmes, dont une cave de musée regorgeant de pierres précieuses et de rats résonnera de la mémoire floue...La préface de F.Angelier est d'une justesse de ton et de propos à la mesure de la stature éminemment littéraire du roman, dans laquelle la lumière transparait : la lire à la fin fait derechef replonger dans le livre pour un plaisir redoublé... Un livre magistral, aussi inclassable que le vivant et le minéral qui mobilise la science et que nos personnages envisagent....différemment, bien qu'ils aient en charge, justement dans le "scénario", un musée d'histoire naturelle : de la grande littérature qui enrichit la vie de ses lecteurs, assurément.
Un livre des plus remarquables en ce qu'il s'attaque à une notion particulièrement délicate, dans la mesure où elle se tient à la charnière entre l'intime et le social, nous convoque avec insistance aujourd'hui, soutient notre position dans l'existence aussi bien vis à vis de soi-meme que vis à vis des autres.... Il n'est plus temps pour une "indignation" à la S.Hessel, quelle qu'en fut le mérite et les circonstances par ailleurs, mais bien urgent à présent d' en construire les conditions de possibilité d'une sortie par le haut : le projet de Bieri parfaitement bien mené (en s'appuyant notamment sur des oeuvres telles que "le choix de Sophie " de Styron, "l'adversaire" de Carrère ou encore "max et les ferrailleurs"de Sautet etc..Bref, une culture éclectique et communément partagée mais aussi un solide socle philosophique avec notamment le recours à Kant, ainsi qu'aux géants littéraires du XXème tels Kafka, Nabokov...) nous invite à une saine réflexion autour de cette fondamentale notion de "dignité" qu'on ne saurait galvauder, sauf à désirer retirer toute valeur à la vie. Une lecture tonique, essentielle.
Un livre qui fait du bien. Le sarcasme vis à vis de la normalité bien pensante est ici au service d'une quete de vérité dans les bas-fond, parce que la qualité d'une société dépend avant tout de la façon dont les marges sont traitées : un fils de notaire comme-il-faut part à la rencontre des comme-il-ne-faut-pas sur fond de problématique d'héritage et....Enfin, l'aventure. La vie, quoi . La beauté ? Des questions essentielles, un style subtil, du suspens : à ne pas manquer.
Libérer la liberté
Parce qu'il est urgent de repenser la matrice à travers laquelle nous inscrivons nos actions dans l'environnement, ce livre est indispensable. France Culture le met à l'honneur dans, entre autres, "Avis Critique", l'émission de Raphael Bourgois: "P.Charbonnier mène une enquête philosophique pour proposer une histoire environnementale des idées politiques. Si les notions d’abondance et de liberté ont marché main dans la main depuis trois siècles,ce long compagnonnage est aujourd’hui remis en cause…. Il est urgent de remonter aux sources du pacte entre démocratie et croissance." Et de citer Bruno Latour : « Difficile de surestimer l’importance de ce livre qui permet pour la première fois de greffer la tradition socialiste sur ce qu’il y a de plus radical dans les questions dites écologiques » En effet, nul doute que cet ouvrage fera date, car il est temps de prendre acte de notre présent contexte géo-écologique pour penser un progrès social libéré de l'impératif de croissance....Un travail remarquable de pertinence et de profondeur, rigoureux et vigoureux -revigorant....