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À découvrir
En interceptant une émission sur France culture, j’ai reconnu la voix (j’ai suivi grâce à un MOOC sur France Université Numérique, un cours sur l’espace mondial de Bertrand Badié). J’ai prêté plus d’attention et puis j’ai acheté le livre.
C’est un très bon éclairage de ce qui se passe sur notre planète dans les relations internationales.
La lecture peut être un peu ardue pour les néophytes mais très instructive. Des exemples permettent de bien comprendre les propos.
"Il devient urgent de reconstruire un ordre international" où chacun puisse trouver sa place sans
avoir à recourir à la violence qui s'entend chaque jour dans tous les coins du monde.
Petit bouquin pas bien épais (même pas 100 pages) mais alors …
Il parait que "Ohan" est son chef d’œuvre je ne peux le dire puisque je n’ai pas lu d’autres livres de cette auteure mais assurément c’est un très beau livre dans les méandres existentiels d’un homme qui ne sait choisir entre sa femme qu’il a quitté depuis sept ans mais qu’il retrouve et sa geisha qui lui assure gîte et couvert à lui qui ne fait pas grand-chose de ses journées. Oh il a bien une petite échoppe de brocanteur mais l’ardeur au travail n’est pas des plus soutenues, elle suffit « à peine
à [lui] procurer [son] argent de poche ».
Ses pensées, ses envies oscillent de l’une à l’autre selon son désir. « Vous savez, quand on se trouve à la croisée des chemins, on finit par être balloté de droite et de gauche, au point de ne plus savoir où l’on est ». Mais, peut-être que la découverte de son fils âgé de sept ans va l’aider à se diriger sur un chemin plus qu’un autre … peut-être …
Derrière les turpitudes de cet homme, il y a, en filigrane, au rythme des saisons et des fêtes, la vie en société de ces femmes et de ces hommes dans une petite ville japonaise où tout se sait même ce que l’on veut cacher.
L’écriture est très agréable avec de beaux passages.
« Et soudain a émergé, du rideau de bruine qui enveloppait l’enceinte du temple plongé dans la pénombre, une silhouette de femme vêtue d’un splendide kimono : sa tête, ses épaules étaient comme inondées de pétales de fleurs de cerisier, et son corps, trempé malgré le grand parapluie en papier huilé qu’elle avait emprunté à la maison de thé ».
Changement de vie suite à une rupture sauf que le passé et ses fantômes encombrent le présent qui s’empêtre dans les actes du quotidien jusqu’à se réfugier dans les somnifères.
J’ai refermé le livre sans éprouver ce petit pincement au cœur quand un livre m’habite, que mes yeux restent suspendus sur les derniers mots et que je dois m’arracher de cet univers.
Ce livre ne restera pas éternellement sur mon étagère.
Cruel destin que celui d’un accident routier d’une rare violence pour Simon, 20 ans, surfeur, qui revient d’une « surf session » dans le petit matin froid avec ses deux potes et dont la vie va s’arrêter à l’hôpital du Havre, lui dont le futur était grand ouvert.
Maylis de Kerangal raconte 24 heures de temps qui traversent plusieurs vies : Sean et Marianne - les parents, Juliette - son amoureuse, les médecins, les infirmières, Claire et tous les autres. Les émotions et les tensions des intimités, les bonheurs enfouis et enfuis dans le passé, le professionnalisme qui efface
toutes pensées parasites sont à fleur d’écriture.
Accepter de donner pour que la vie d’un autre corps ne s’arrête pas.
Belle leçon de vie.
Fallait oser et Jaume Cabré l’a osé (mais peut-être qu’il ne s’est même pas posé la question de oserai-je ?). Oser quoi ? Démarrer une phrase, un paragraphe dans un lieu temporel et des personnages pour la, le poursuivre dans un autre ailleurs de lieu et de temps et d’autres personnages.
Narration qui certainement en a surpris, dérouté plus d’un lecteur, lectrice. Narration que j’ai adorée (je n’ai pas lâché ce monument de 760 pages).
On traverse comme dans une marelle les époques et leurs intrigues. Les objets ne sont pas anodins. Ils ont une histoire bien à eux.
Les humains ne sont pas inoffensifs. Ils ont un destin qu’ils écrivent de leurs actes.
Une fin surprenante.
Je l’ai enfin terminé ! Mais quel beau voyage dans l’Europe d’il y a 100 ans. C Clark raconte les rouages qui ont conduit à cette première guerre mondiale. L’écriture, loin d’être rébarbative et austère, se meut avec dextérité tout au long de l’Histoire. Des éclaircissements du passé aux prémices des siècles à venir, belle leçon qui laisse la réflexion sujette aux nombreuses questions de notre actualité.
Opium, camélia doré.
Prétextes pour nous conter ce qui a été de l’année 1839 entre îles et Canton.
Prétextes pour nous conter tous les stratagèmes que les hommes pratiquent pour défendre leurs propres intérêts au détriment de leurs semblables.
Déjà des voix s’élevaient contre la drogue et ses ravages :
« Plutôt que d’interdire la consommation de l’opium il serait mieux d’en interdire la vente et, mieux encore, d’en prohiber la production, ce qui est le seul moyen d’éliminer la contamination à la source. »
Sages paroles d’un haut commissaire chinois qui
ne sont restées que paroles. Le trafic de l’opium en Chine même s’il a eu une petite parenthèse n’a fait que s’accroitre.
L’auteur use à merveille de multiples langues pour nous faire voyager encore plus profondément dans cette atmosphère de fin du XIXe.
Larguer les amarres pour vous laisser bercer par le flot tumultueux de ces hommes et femme qui parcourent les océans, les îles et les ruelles de Fanqui-town.