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On est bien loin de l'Amérique d'aujourd'hui pourtant on n'est pas dépaysé car celle des sixties n'a rien à lui envier. On a toutes et tous des images, des clichés en tête. On les retrouvera en partie dans ce roman qui n'est pas récent sauf pour ce qui est de cette traduction française (voir le mot de l'éditrice). Auparavant, il fallait lire la version originale, ce qui n'était pas donné à tout le monde.
La couverture est belle, mais laisse penser que l'on va découvrir un road movie endiablé avec nos deux protagonistes principales : Frannie et Doris, deux sœurs assez différentes
qui pourtant s'accordent pas si mal. Il n'en sera rien même si de la route, elles en avaleront. Il y aura aussi des rencontres, des retrouvailles, des surprises, des déceptions, de l'amertume, de la jalousie, de l'insouciance, de l'ivresse... Certes, on n'est pas dans un roman d'action avec un rebondissement à chaque paragraphe, mais même avec un rythme plus lent, il s'en passe des choses. C'est moins clinquant, moins tapageur, mais plus réaliste.
On fera quelques incartades dans le passé. Cela nous permettra de mieux saisir les réactions de chacune, de se replonger dans une époque que pour beaucoup, on n'a pas vraiment connu et qu'on a énormément fantasmé.
Globalement, c'est bien écrit. Cela se lit aisément, mais heureusement que ce roman n'est pas plus long. Cela aurait été trop. J'ai apprécié ce voyage, mais j'avoue que j'étais aussi contente d'arriver à son terme. Plus et je me serais soit lassée, soit égarée en route. Il n'en fut rien et donc j'espère que d'autres voyageurs suivront...
Le XVIII ème siècle est pour moi une période historique que j'aime particulièrement et lire des manga est un plaisir. Conjuguer les deux dans une même lecture, je ne demande pas mieux, mais est-ce que l'ivresse sera au rendez-vous ?
Je connais très légèrement l'auteur, Taro Nogizaka, pour avoir lu quelques tomes de sa saga Team Médical, mais là c'est un tout autre registre.
J'avoue que graphiquement c'est une bonne surprise : c'est fin, agréable, travaillé. On peut y regarder de près, il y a une foule de détails. J'apprécie ce soucis des petites choses qui donnent du corps
à l'ensemble.
L'intrigue commence en octobre 1788, ce n'est pas encore la période révolutionnaire (là, c'est l'historienne de formation qui vous parle), mais on sent bien les tensions, les courants qui émergent et qui conduiront aux grands événements qui suivront.
Même choses pour la situation économique du royaume de France, les famines, la météo qui est exécrable, les abus de toutes natures... Tout y est.
Rien à redire non plus sur bien des détails historiques. Après l'auteur mêle la réalité et la fiction pour les besoins de son intrigue, mais c'est finement fait.
Les personnages ont beaucoup de secrets à nous révéler. Petit à petit, on apprend à les connaître, on les découvre et on n'est pas au bout de nos surprises. Tant mieux !
On suivra plus particulièrement Georges, Duc de Loire qui est l'âme sombre et Gédéon Aymé, esprit éclairé qui croit en un changement possible. D'autres protagonistes graviteront autour d'eux et nous aideront à aller de l'avant. Certains sont célèbres, réels ou fictifs, ils auront pourtant tous leur importance.
Je terminerai en disant que ce premier tome est une bonne mise en bouche. Le lecteur est globalement ferré et souhaite lire la suite donc pari gagné.
Ce livre est une succession d'idées, de réflexions sur des événements qui ont marqué les esprits, mais aussi les consciences, les chairs... L'ensemble est décousu, pas sans liens, mais jeté sans ordre, sans autre organisation que celle du temps, de l'ordre dans lesquelles lui sont venues ces pensées.
Le titre ne reflète pas le contenu, ne vous y fiez donc pas plus que cela. Il est trop fort. C'est peut-être pour marqué les esprits, nous attirer. L'auteur ne ressent pas de la terreur, il n'aurait pu écrire ce livre. La terreur paralyse les fonctions cognitives, on ne peut penser,
pas plus que réfléchir. On est au mieux dans l'instinct de survie.
J'ai apprécié les idées de l'auteur, mais assez vite, disons au quart de ce livre, j'ai eu l'impression de tourner en rond. J'ai eu le sentiment qu'on avait fait le tour. Il y avait des redites, bien faites, mais cela finit par lasser à la longue. J'aurai préféré que ce soit plus court.
Au niveau du style, je dirai que c'est du Yann Moix dans le texte. C'est mon premier titre de l'écrivain, mais tout au long de ma lecture, j'avais sa voix dans un petit coin de ma tête qui lisait le texte. Il y avait tout. Les intonations, les pauses, le rythme...
Au final, c'est un livre intéressant pour des passages incroyablement intelligents, finement vus, mais il y a un peu trop de remplissage. C'est dommage car l'auteur qui en irrite plus d'un par son caractère ou son franc-parler pas toujours diplomatique me semblait être au-dessus de cela. Après j'ai lu d'un trait ce qui me semblerait plus judicieux de découvrir par bribes. Ce serait plus digeste.
Un livre, des idées qui dérangent ne sont pas pour me déplaire. Cela fait réfléchir, penser, argumenter... En cela, Yann Moix a réussi. Pas besoin d'être en accord sur tout. Et puis, on apprend chaque jour en confrontant des idées.
Les médecins peuvent vous soulager, vous sauver la vie même. Ceci dit, je suis un peu en froid avec eux, mais j'ai toutefois souhaité lire ce livre. Je ne suis jamais à une contradiction près.
Et très franchement, celui-ci (de médecin) n'attire pas ma sympathie, même si au départ j'ai voulu être plus compréhensive. J'ai essayé de le cerner, de ne surtout pas le juger, de voir où sa réflexion aller le / nous mener... Et puis, il m'a agacé et il m'est presque devenu antipathique. J'avais envie de le secouer, de lui mettre des gifles. Il m'insupportait
C'est cynique, sinistre
au niveau du constat. Certes tout n'est certainement pas faux et je pense que c'est même très (trop) juste, mais on n'a pas envie de trop le savoir. Cette réalité fait mal. Une lucidité qui fait souffrir le personnage, le lecteur et aussi tous les autres.
Après, il en faut du courage pour oser écrire et publier un tel ouvrage. Tant pis si je n'ai pas apprécié ce neurologue, il ne s'estime pas beaucoup non plus, il faut reconnaître que ce livre marque les esprits. Qu'il laisse un goût amer est toujours préférable à un rien qui ne laisse que du vide. Au moins, on cogite et regardons le monde avec de nouvelles clefs pour l'appréhender. Que cela ne nous réjouisse pas n'est pas important au fond, c'est la vie qui n'est pas rose...
Un crime atroce survient dans un cadre où la réalité n'a pas lieu d'être puisque intégralement modelé par la main de l'homme, sur la volonté d'un souverain bâtisseur unique et dont le fantôme rôde pour toujours sur ce domaine royal. Tout est d'une force incroyable et qui nous happe d'emblée.
L'entrée de Volnay et du moine en piste est majestueuse. J'oserais presque une comparaison avec une entrée martiale signée Dark Vador pour le commissaire aux morts étranges. (Une attitude, la force, le caractère, la rectitude).
L'impertinence quasi immédiate du moine est rafraîchissante
et vivifiante dans un monde où les faux semblants règnent en maîtres car tout y est factice, fabriqué, contrôlé.
Après cette nouvelle enquête sera l'occasion de renouer avec Paris, enfin surtout Versailles, des protagonistes dits secondaires alors que rien, ni personne n'est véritablement secondaire. C'est juste une question de point de vue et encore.
Dans ce nouvel opus, bien des sujets abordés directement ou indirectement résonneront dans nos têtes comme étant très contemporains. Faut-il donc y voir une persistance des problèmes ou bien une incapacité à les résoudre pour l'Homme ? Par exemple la capacité de rendre responsable les "étrangers" des problèmes de violence ou de délinquance : Sartine parlera de la racaille transalpine.
Il y a aussi les multiples références à l'état économique du royaume de France, ses problèmes de gouvernant, de responsables dignes et responsables...
Que dire des inégalités sociales criantes ? De la misère qui grandit toujours plus, tout comme la richesse de certains privilégiés.
Guère étonnant que le moine toujours en avance sur son temps sente déjà se lever une brise révolutionnaire, brise qui est bien tempétueuse dans son esprit éprit de liberté. Il ferait bien tomber quelques têtes, mais...
On ne se révolte pas si aisément. Il y a tant de jeux de pouvoirs, de domination, de servitudes que briser ses chaînes n'est pas chose facile.
Vous verrez que durant cette lecture, l'Homme est habile pour accroître son emprise sur les sujets plus faibles, réduire leurs marges de manœuvre au point peut-être de se ferrer lui-même.
Les relations homme-femme seront aussi abordées avec là encore des jeux, des abus de pouvoirs, de la lassitude, de la routine, des hésitations, des incompréhensions, des non-dits...
Des notions de féminisme avant l'heure seraient à relever.
Globalement et comme toujours, le décor est merveilleusement posé. On vit l'intrigue, on est transporté au XVIII ème.
Les psycho-rigides maniaco-historiques dont je fais partie, trouveront une erreur de filiation (à trois reprises au moins) qui leur fera dresser les cheveux sur la tête, mais si elle est dommageable historiquement, elle n'est en rien gênante pour l'intrigue. De plus et pour rassurer ces personnes, je sais de source sûre (l'auteur lui-même en fait) qu'elles seront corrigées pour les versions de poche. Ouf, on peut respirer, et ronger son frein car la suite des aventures du moine et du commissaire aux morts étranges, ce sera dans un an. Cela va être long, mais long...
Je pourrais vous dire que dans cette lecture, il n'y a aucun suspens. On connaît le coupable immédiatement, idem pour la victime. Oui, mais ce serait aller un peu vite en besogne et surtout ce serait réducteur pour ce roman qui n'est d'ailleurs pas un polar.
Le narrateur sera le "meurtrier" avec quelques interventions du juge qui l'entend juste après son interpellation qui fut rapide car Kermeur Martial n'a pas cherché à se cacher, ni même de se soustraire de quelques façons à la justice. Son ton, sa voix aurais-je envie de dire peut surprendre un peu au début et puis, très vite,
on plonge dans sa narration qui remonte loin dans le temps (quelques années avant le drame, le dernier ?) pour que tout soit bien clair.
Martial Kermeur, c'est un homme simple, avec juste ce qu'il faut comme instruction. C'est aussi un père touché dans sa chair. C'est un français moyen, banal pourrait-on dire.
Le juge est la représentation de la justice, un univers complexe, assez éloigné de tout ce que connaît Kermeur qui a pourtant déjà eu affaire à elle indirectement. Il est sage, attentif comme on voudrait que cela soit. D'ailleurs, on se met volontiers dans sa peu à ce juge car comme lui, on écoute le récit de Kermeur. On l'aide à trouver les mots justes, on veut comprendre ce qui s'est passé, sa vie, son drame le plus important...
La "victime", on a de moins en moins de compassion pour elle déjà que... Certes, c'était un homme, mais quel homme ?!
Et puis, il y a les autres personnages qui apparaissent, qui donnent du corps à cette histoire presque trop banale.
Ce livre se découvre, se dévore, vous laissera des traces car même si tous ces faits fictifs remontent à la fin des années 90, c'est tellement criant de véracité que l'on ne peut pas rester de marbre.
Attention avis de tempête, pour votre prochaine lecture, dans vos neurones.
Ce livre sort pour la journée de la femme (le 8 mars), c'est plutôt une bonne date vu son contenu, mais j'aimerais que le lectorat ne soit pas exclusivement féminin. Qu'il y ait au moins un petit pourcentage de lecteurs. D'ailleurs rassurez-vous messieurs, si le texte n'est pas toujours tendre avec vous, je suis d'accord avec l'auteur qui dès ses préfaces sérieuses et plus légères suggère que le pire ennemi de la femme est parfois, voir souvent la femme elle-même. Bah, on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même non ?!
Au fil des règles d'or imaginées par Delphine Apiou,
on passe par plusieurs émotions ou constats de faits : on est atterré, blasé, motivé, avec des envies de se rebiffer, on s'amuse aussi beaucoup...
L'humour permet de faire passer tant de messages ! Les propos sont parfois légers, mais les problèmes bien réels, parfois graves (chiffres, statistiques et autres données sérieuses citées quand le besoin d'illustrer le propos se fait sentir).
On s'aperçoit alors que nous aussi, on s'est fait prendre au piège plus d'une fois, comme l'auteur sur des thématiques fort heureusement légères le plus souvent.
Rien d'étonnant, je suis une femme moi aussi, du même âge à quelques mois près que l'auteur, avec des expériences forcément assez similaires... Du coup, on est fréquemment dans l'autodérision et c'est agréable quand on a de l'humour.
On terminera cette lecture avec des nouvelles règles d'or à trouver, à inventer, à préciser, à personnaliser... C'est incroyablement bien vu pour que les lectrices (et les quelques lecteurs possibles) puissent définitivement s'approprier ce livre et pourquoi pas tenter de faire amies-amies avec celles qui nous aiment (trop ou pas assez).
Cette aventure est en réalité moins indépendante que d'autres car c'est véritablement la suite d'un autre album intitulé "La femme léopard". J'avoue ne pas l'avoir lu donc il me manque quelques clefs et puis je reste une novice totale avec ces protagonistes, même Spirou que j'ai lu certes une fois, mais dans une autre adaptation plus contemporaine.
Ce qui m'a immédiatement frappé dans cet opus, c'est l'incroyable ressemblance avec des passages de "Tintin au Congo" et en même temps une certaine distance. Paradoxale ? Pas tout à fait. C'est bien l'Afrique coloniale d'après guerre
dans les deux cas. Il y a de l'humour aussi et c'est par ce biais là que certains sujets plus graves sont abordés. Il y a des tonnes de clichés, mais ce n'est pas grave car tout est cliché en fait.
Je note aussi que la documentation de base fut certainement conséquente car cet album fourmille de détails amusants, surprenants, mais bien réels. La fiction est souvent dépassée par la réalité, c'est bien connu.
J'ai été en revanche assez surprise de trouver un Spirou si "transparent", sans relief, avec peu de caractère face aux autres personnages. Je ne m'attendais pas à cela. Ceci étant dit, l'intrigue n'en souffre pas le moins du monde. Cet album se lit avec facilité et possède vraiment une saveur d'une autre époque que j'ai grandement apprécié. Je ne sais pas ce qu'en penseront des lecteurs plus jeunes, avec moins de recul, mais comme l'ensemble est drôle, cela devrait plaire à toutes les générations.
Je connais déjà la plume de Jean Teulé et c'est avec un grand plaisir que j'ai plongé dans cette lecture, une biographie romancée d'un des maris cocus les plus célèbres de France.
Oh il ne fut pas le seul, mais il ne s'est point résigné à son sort et s'est rebellé plus que de raison le bougre. Il en est résulté de bien plus fâcheuses conséquences alors pour lui et d'autres...
Il est intéressant que le livre porte plus sur le mari donc que sur l'une des favorites les plus connues du Roi-Soleil. On n'en entend si peu parler ou alors rien de bien neuf sous le soleil. Là c'est
plutôt tout le contraire et j'apprécie les recherches de l'auteur. Il nous dévoile cette période assez documentée par un autre pan. On y est plongé dedans et ce n'est pas si reluisant que cela, voir même franchement écœurant à plus d'un titre (mentalités, mœurs, hygiène...).
C'est le XVII ème, je le maîtrise moins bien que le siècle suivant, mais ce qui m'a frappé, c'est essentiellement le côté moderne et si contemporain de cette histoire.
Pour des richesses, pour une reconnaissance sociale, pour un éclat, on est prêt à tout. Et quand les fastes d'une vie en or s'éloignent, quand la disgrâce arrive avec l'oublie, quand on est piétiné par même la chaire de sa chaire, on repense au bonheur passé/perdu, aux choses plus tangibles, plus vraies, plus belles que l'on a connu, que l'on a voulu oublier pour se perdre dans une quête n'ayant ni queue ni tête. Et oui, l'essentiel de la vie revient toujours un jour...
J'ai trouvé que ce livre était un hymne à l'amour. Le beau, le passionné, celui qui rend fou, idiot, téméraire, inconscient, malade, ridicule...
le style est parfait, recherché, avec tout ce qu'il faut pour que le lecteur oublie qui il est, où il est, à quelle époque il vit.
C'est drôle et tragique, rythmé, enlevé. Impossible de s'ennuyer.
Découvrez-le si ce n'est pas déjà fait.
Episode 3, ouais bof...
Et nous voilà repartis pour suivre la suite des aventures de Mia.
On la retrouve là où nous l'avions laissé le mois dernier et c'est dans sa ville qu'elle reprend pied dans une réalité, sa réalité. Son père est toujours dans le coma, sa "petite" sœur continue ses études, mais est menacée par l'usurier que Mia rembourse chaque mois... Sa troisième mission arrive et avec elle, son lot de surprises.
Certes les ficelles sont grosses, il y a des clichés énormes, mais on continue. C'est comme manger une friandise qui vous écœure un peu, mais pas assez pour arrêter.
L'écriture est ce qu'elle est. On n'est pas dans un roman qui concourt pour un prix littéraire, on le sait. Pas de procès d'intention alors... Même si on aimerait que ce soit un poil mieux fait par moment.
Mais il y a du bon pour se changer les idées, pour aborder aussi des problèmes de société, de tolérance. L'homosexualité méritait d'être traité ainsi que d'autres thèmes.
Dommage tout de même que l'histoire se passe si vite. J'ai toujours l'impression qu'il manque des bouts ici ou là. C'est un peu comme si on avait coupé dans le texte. C'est rageant.
Ce sont des romans qui sont là surtout pour nous divertir. On regarde bien des séries sans grandes saveurs pour passer le temps, ici c'est la même chose en version écrite. Le contrat est rempli, pas de manière grandiose, mais il l'est tout de même.