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Sans doute m’aurait-il fallu persister pour parvenir à trouver quelques points positifs à ce roman… Peut-être m’aurait-il fallu un peu plus de courage pour affronter un monde un peu étrange pour moi.
Mais je ne n’ai pas fait. J’ai préféré passer à autre chose.
Je ne dis pas que ce livre ne vaut rien. Je ne dis pas que l’auteur n’a pas de qualités louables.
J’ai juste été très vite lassée par les états d’âmes du narrateur, de ses errements incompréhensibles pour moi. De plus l’écriture sèche, saccadée, assez proche de l’oralité ne m’a pas convaincue
d’aller plus loin.
L’auteur a son public ; je crains ne pas en faire partie. C’est ainsi , on ne peut pas tout aimer, ni s’émouvoir de tout.
« Couper la langue. Qui fallait-il être pour couper la langue d’un homme ?»
Rentrer en littérature corse, c’est une grande aventure. On se doute bien, qu’elle doit être à l’image de l’ile : belle, et terriblement rebelle, complexe à souhait, mystérieuse. Autrement dit, il faut un peu de patience, prendre le temps de suivre l’auteur dans ses détours et contour pour appréhender cette histoire de vengeance simple en apparence par son origine, mais qui s’avère être aussi tortueuse que les sentiers du maquis corse.
La période est assez difficile à situer ; c’est au
fil de la lecture que les choses se précisent. La narration se veut multiple, et change souvent sans vraiment prévenir.
Enfin, l’histoire se révèle ombrageuse, tout comme les différents personnages, dont certains sont difficiles à cerner.
Si j’ai eu parfois du mal à m’imprégner de " corsitude", si j’ai eu parfois un peu peiné à m’y retrouver dans la narration, je reconnais bien volontiers la qualité de l’écriture de Marc Biancarelli, et le soin qu’il met à monter ses personnages ; des personnages durs, violents, au caractère bien trempé ; des personnages attachant, malgré tout.
Ce roman me laisse perplexe sur le fond, et le sujet, mais dont la forme ne manque pas d’atout, et qui me donne envie de revenir vers l’auteur.
« Ce sont les autres qui regardent les parents comme s’ils étaient débiles.
Ce sont les autres qui pensent qu’avoir des parents sourds, c’est dramatique.
Pas moi.
Pour moi, c’est pas grave, c’est normal, c’est ma vie. »
Oui, c’est sa vie, que de vivre avec des parents sourds et muets, alors qu’elle ne l’est pas. Et si ça n’est pas dramatique, l’affaire n’en est pas moins banale. Bien entendu elle aime profondément ses parents, ne supporte pas le regard différents que l’on porte sur eux, les préjugés que les autres ont bien ancrés. Mais son ressenti n’en
est pas moins ambiguë.
« J’oscille entre fierté, honte et colère.
A longueur de temps. »
Avant de faire l’expérience de l’oral, la petite fille lit. « Je dévore les mots qu’on ne me dit pas. »
Pas facile de se construire les sens au milieu de parents amputés d’une partie des leurs….
« J’envie les copines dont les parents sont normaux et qui ont la chance de communiquer avec eux par la parole.
Je veux des parents qui parlent, qui Me parlent, qui entendent, qui M’écoutent. »
Difficile de crier son amour pour ses parents alors qu’une partie de soi les voudrait si différents, et que l’autre partie comprend qu’il ne peut en être autrement, et qu’ailleurs, ça n’est pas forcément meilleur même quand on se parle.
Pas facile de faire face aux bruits des sourds qui ne se rendent pas compte.
Elle fait l’apprentissage d’un langage qui n’est pas le sien, et dont elle découvre à la fois la poésie, et la crudité.
« La langue des signes est la langue la plus crue que je connaisse. Les sourds s’expriment de façon simple, directe et brutale.»
C’est d’ailleurs ainsi que Véronique Poulain s’exprime dans ce roman. Le style y est sec, saccadé, direct. La langue est proche de l’oralité ; un peu comme le serait la gestuelle d’un sourd et muet.
Derrière le désarroi d’une petite fille comme les autres, vivant avec des parents pas tout à fait comme les autres, ce roman est un tendre hommage d’une fille à son père, Jean-Claude Poulain qui a beaucoup œuvré pour le développement de la LSF.
Ce court et intense roman m’a laissé une forte impression, et prend une place de choix parmi les quelques nouveautés de cette rentrée 2014 que j’ai eu la chance de lire un peu avant tout le monde.
Laissée à bout de force par la mort de son amant, terrassée par le deuil, elle s’oblige à un exil sur un caillou balayé par les vents, le froid, la pluie verglaçante et la neige, et se fait réexpédier une à une chacune des lettres de son amants auxquelles elle va répondre.
Sur ce bout de France du bout du monde où chacun se connait, elle va réapprendre à vivre, et à aimer ; elle va surtout, contre toute attente aller à la rencontre d’elle-même et d’un passé qu’on lui avait jusque- là refusé de connaître.
Nadia Gally offre dans ces pages un très beau portrait
de femme cabossée qui effectue, en quelque sorte, le voyage de la dernière chance, et qui ballotée par les éléments va trouver matière à se reconstruire. Cette femme fragile et forte à la fois, faible et pourtant dotée d’une volonté de fer séduit et attendrit.
L’écriture est à l’image de la météo : chaotique et bousculée, violente parfois, mais sur le fond, apaisante et harmonieuse. Tout comme le caractère particulier de cette île, dont on perçoit finement chaque grain, chaque souffle, elle se laisse apprivoiser avec le temps.
Au fil des pages, le vécu de l’auteur sur cette île se ressent fortement. Le lecteur est à son tour imbibé des vents, et du froid. On se surprend parfois à greloter avec les personnages, et à vouloir se lover bien confortablement au chaud.
« J’aimais les Saint-Pierrais, ces matelots couverts d’algue et de pluie, au corps gercé par le vent de noroît, qui seuls savaient comment panser les âmes au fond des brasseries.»
Ne dit-on pas que plus une terre est inhospitalière, plus ses habitants sont hospitaliers ?
Roman autobiographique d’un comédien, cet ouvrage se lit un peu comme une gourmandise. Il se veut à la fois drôle, grave, tendre, sentimental, et plein d’admiration pour un père qui est un peu la pièce maîtresse de ce livre.
C’était le temps où les hôpitaux psychiatriques étaient de petites villes, fonctionnant en autarcie, et où les familles des dirigeants vivaient en immersion, pratiquement au milieu des pensionnaires.
Cela donne des situations cocasses.
Ce livre se veut un hommage vibrant au père, qui tout psychiatre qu’il fût n’en avait pas moins ses faiblesses.
Accessible,
et écrit sous forme de chroniques qui se succèdent sans forcément de suivre, ce roman se lit relativement vite. Si une sorte de lassitude peut s’installer au cours de la lecture, et notamment à mi-parcours, la fin se veut plus consistante, et plus émouvante aussi.
Sans doute pas un grand livre, ni un roman inoubliable et indispensable, mais en tout cas une lecture agréable qui ne manque pas d’intérêt.
Constellation : Ensemble d’étoiles….mais aussi le nom d’un avion de ligne à hélices construit par Lockheed, particulièrement utilisé sur les vols transatlantiques avant l’arrivée des avions à réaction.
Ils étaient 37 passagers, quelques-uns célèbres, mais la plupart des anonymes suffisamment argentés et puissants pour pouvoir s’offrir le luxe de rallier Paris à New-York par la voie des airs (nous sommes jusque après-guerre !!). Celui dont il est question ici s’est abimé aux Açores. S’il a fait parler de lui, c’est parce qu’il transportait Marcel Cerdan, l’Amour
de Piaf, et Ginette Neveu, jeune violoniste prometteuse ; deux étoiles filantes…
Adrien Bosc ne se contente pas ici de nous narrer une histoire dont on connait hélas le dénouement. Mais il s’affaire à redonner vie à ces anonymes qui perdirent la vie, tout en donnant corps à l’un des tout premiers crashs de l’aviation civile. Le hasard a fait que j’ai lu ce livre alors que l’aviation faisait aussi parler d’elle à ce moment- là. Et c’est là que l’on mesure l’ampleur des progrès faits en la matière, mais que l’on constate aussi l’inexplicable de la destinée heureuse ou pas de chacun d’entre nous. Les concours de circonstances qui font que l’on monte ou pas dans l’avion, et qui changent une vie en l’espace de quelque secondes. C’est ainsi, que j’ai appris, que nous avons failli perde ce jours le célèbre luthier Etienne Vatelot, fils et apprenti du luthier de Ginette Neveu. Parfois la vie ne tient à un petit pas grand-chose !!!
Adrien Bosc , dont c’est ici le premier roman a su rendre vivant son livre et surtout redonner vie à ces victimes anonymes, faire de chacun et chacun une étoile brillant de mille feux.. Il aura évité au lecteur de s’endormir en traitant de front plusieurs aspects de cette tragédie ; faisant la parallèle entre ces 37 étoiles filantes embarquées à bord d’un Constellation lui aussi, étoile filante bien malgré lui.
Un livre intéressant, bien construit, pour lequel l’auteur aura eu la sagesse de faire assez court pour ne pas se perdre dans des détails inutiles.
De son enfance défavorisée, Jack London gardera une fibre sociale, socle de son engagement politique tout au long de sa vie.
Cette fresque socio-économique du peuple londonien de l’ère post victorienne (nous sommes au moment du couronnement du fils la souveraine) s’accorde parfaitement dans son parcours d’idée.
Jack London nous livre un récit, en se mettant lui-même dans la peau d’un de ces innombrables humbles du plus mal famé des quartiers Londoniens de l’époque, l’East end.
Si l’ensemble est impeccablement écrit, minutieusement décrit, et analysé ; si l’auteur
ne nous épargne rien des mille et une misères de ce peuple de forçats, il manque pourtant, à mon sens, un gros quelque chose qui m’aurait permis de m’investir davantage émotionnellement dans ce récit.
Tout cela est terrifiant, alors qu’à quelques coins de rues de là, on célèbre avec faste et ostentation l’avènement d’un souverain qui semble tout ignorer des conditions de vie de ses sujets. Aussi empreint de réalisme que puisse être cette fresque, elle manque de vie ; je veux dire par là que j’aurais sans aucun doute préféré une forme plus romanesque, plutôt qu’un récit sec dont les images s’estompent déjà.
Je remercie Entrée livre qui m’a permis de lire cet ouvrage dans le cadre de l’opération jeudis critiques.
Je lis très peu de littérature sud-américaine… elle ne m’attire pas spécialement, et le peu que j’ai lu ne m’a pas laissé de souvenir impérissable….
Cet ouvrage ne fera pas exception….j’en ai lu péniblement la moitié ; je n’y ai rien compris. J’ai ensuite picoré au-delà, histoire de voir si je ne ratais pas quelque chose….
J’y ai trouvé ceci, p 263 :
« Je n’avais rien trouvé de ce que j’étais venu chercher à Buenos Aires, et à présent je me sentais étranger à cette ville, étranger au monde, étranger à moi-même »
Que le narrateur se rassure,
moi non plus je n’ai rien trouvé dans ce livre, si ce n’est l’ennui, et une profonde répulsion à mettre les pieds dans cette ville qui pourtant , aux dires de beaucoup,vaut le coup d’être visitée. Je n’ai rien entendu du tango, rien….
D’abord, et avant tout, la 4ème de couverture en dit trop, beaucoup trop, largement trop !!
Secundo, une question me vient immédiatement en tête alors que la mention « Une enquête de Simon Serailler » (avec une coquille, en prime !!!) figure en bonne place en dessus du titre : Mais que fait Simon Serrailler, qui est-il, d’où vient-il ?
Parce que, je ne sais pas pour vous autres, lecteurs de polar, mais quand on m’annonce ainsi la couleur, j’attends un personnage travaillé, et qui travaille !! Or ici, rien de tout cela…enfin, pas tout à fait. Il faudra attendre pas moins
de 155 pages avant de voir apparaitre ce fameux Simon Serailler, qui ne s’avèrera pas si présent que cela durant son enquête….d’ailleurs, on ne peut pas parler ici d’enquête. J’ai comme l’impression que l’affaire se solutionne toute seule, grâce à quelqu’un d’autre. Un peu étrange, tout de même.
Cela étant, l’affaire de départ n’est pas dénuée d’intérêt. La diversité des personnages aurait pu donner lieu à une étude un peu plus poussée de ces derniers. Le rythme aurait être un peu plus soutenu. La première parie du livre est un peu chétive. Cela s’améliore ensuite, les choses s’emballent un peu plus.
De courts chapitres compensent le manque de dynamisme accentué par une écriture dénuée de style, et personnalité.
Voilà donc un policier, qui somme toute se lit, mais ne restera pas dans les annales, loin s’en faut. Je pense qu’il retombera assez vite dans l’ombre.
Retour au pays
La vie les avaient éloignés…ils sont de retour dans leur Wisconsin natal, à Little Wing. Ils s’y retrouvent.
Ce premier roman, est un subtil assemblage polyphonique de tout ce qui les construit, de ce qu’ils ont aimé, de ce qui les a séparé, fâché, ou malmené. Une amitié indéfectible unit nos personnages. Et c’est au fur et à mesure, et par la voix de chacun, et chacune, puisque les épouses, ont droit aussi au chapitre, que nous apprenons à mieux les connaître, et surtout à les aimer.
L’auteur, de par une construction habile parvient à les rendre tous et toutes attachant. Il s’applique à immerger le lecteur au sein d’une petite ville moyenne américaine, au milieu de nulle part, et surtout à faire aimer ce territoire dépaysant au possible.
La plume de de Nickolas Butler est enlevée ; elle donne un certain dynamisme à ce roman qui se lit avec grand plaisir.
Assurément un bon premier roman d’un auteur à suivre.