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Notes et avis 1 à 10 sur un total de 17
Romain Poittevin est un enfant "différent" comme on les appelle à l'époque pudiquement. Parfois malmené à l'école, on ne rentre pour autant pas dans la caricature du gamin harcelé par des bourreaux sans foi ni loi, à peine sortis des couches. Mais malgré leurs efforts pour ne pas trop le mettre à l'écart, Romain disparaît.
S'en suit la quête de son frère aîné Thibaut, qui ne cessera pas de chercher à comprendre ce qui est arrivé à son petit frère.
"Peupler la colline" est le récit d'une disparition d'enfant aux allures parfois mystiques mais au dénouement finalement rationnel.
On aurait presque préféré croire aux sorcières et aux géants de la colline.
C'est une lecture déroutante, une écriture qui trouve le parfait équilibre entre les figures de style et le concret.
C'est l'histoire d'une famille anglaise bourgeoise avec ses secrets et ses failles. En général, on aime bien ça ! La mère de famille modèle et dévouée s'enfuit avec un jeune homme rencontré lors d'un dîner à leur domicile! Il est révolutionnaire, marginal, et elle elle veut du piquant ! Elle n'hésite pas à laisser mari et enfants pour vivre son idylle dans une chambre de bonne auprès d'artistes, et autres individus bien loin de son monde. Et pourquoi pas finalement? Sauf qu'on aimerait qu'elle éprouve un peu de culpabilité, tout de même! Il n'en est rien... Elle est libre, et
elle le revendique !
J'ai aimé cet aspect, bafouer les règles quitte à paraitre cruelle, surtout envers ses enfants. Elle est allée jusqu'au bout de ses désirs et on doit bien lui reconnaitre cette force. Mais son côté un peu naïf et lâche est légèrement énervant et finalement le récit un peu léger.
Ellie, la narratrice, est épouse, mère, fille, meilleure amie. Femme aux multiples visages.
Dans ce roman, elle nous les fait découvrir un par un, en faisant à la fois la rétrospective de cette journée bien ancrée dans le présent et à la fois de toute sa vie. La veille, elle a trompé son mari avec Jonas, qu'elle connait depuis l'enfance.
Cette année encore ils s'étaient tous retrouvés dans la maison du lac. Lieu presque devenu un personnage à part entière tant son rôle est important. C'est un lieu rassurant, plein d'odeurs, de bruits feutrés, d'animaux sauvages. De souvenirs
bons et mauvais.
Lorsqu'elle ne nous raconte pas le déroulement de cette journée, elle nous confie les violences physiques et morales qu'elle a vécues tout au long de sa vie. Mais sans jamais tomber dans le pathétisme. Le milieu est toujours justement trouvé entre les souvenirs douloureux et les moments plus légers qui nous permettent, à nous lecteurs, de souffler un peu et de prendre du plaisir dans cette lecture
Isabelle a quitté ses Alpes natales dès qu’elle en a eu l’occasion. Un peu par choix mais surtout par obligation. Elle nous livre ses souvenirs d’enfance douloureux avec un père qui aurait presque oublié son prénom par moment. Adulte à présent, on a la sensation que c’est elle à 4 ans, 6 ans, 10 ans qui nous parle. C'est une petite fille qui est restée toute sa vie à l'affût du moindre signe d'amour de son père. Elle les réclamait, les attendait, les rêvait. Plus elle quémandait, plus il la rejetait. Aussi discrète qu'une petite souris, elle le guettait, l'admirait et le
craignait. Mais sautait sur la moindre occasion de lui plaire, s'accrochait à des détails, tant qu'elle pouvait ressentir un semblant d'affection.
Mais lui, guide de haute-montagne, préférait aller à la rencontre de cette dernière plutôt qu’à celle de sa fille.
Des années plus tard, son frère l’appelle. Leur père perd la tête. Est-ce, pour eux, enfin le moment de connaitre les démons qui l'ont pourchassé toute sa vie?
"C'est un perpétuel jaillissement de beauté, ta montagne. Je comprends que tu l'aies tant aimée. Mais moi, c'est toi que j'aimais."
Ce roman va vous obliger à accepter que la réalité peut parfois être bousculée, que les codes que l’on connaît peuvent être changés sans qu’ils ne soient pas valables pour autant.
Ce couple sans prénom débarque dans une ville perdue des pays de l’Est, pour adopter un bébé. Ils séjournent dans un hôtel étrange. Les clients, le personnel... sont-ils réels ou sont-ils des chimères créées par ce lieu mystique ? Dans cette ambiance onirique, nous allons découvrir la fragilité du couple et comment chacun d’eux va vivre cette expérience pour le moins déstabilisante.
C’est l’histoire de Chrissie, petite fille livrée à elle-même. Sa mère ne l’aime pas vraiment, enfin pas assez ou pas comme il faut. Son père meurt parfois puis revient à la vie dans le bar du coin. Chrissie a une meilleure amie, mais elle ne l’aime pas vraiment, ou trop. Chrissie est crue, violente, sale, affamée. Puis Chrissie tue un petit garçon le premier jour du printemps. Elle trouve ça sensationnel. C’est ce secret qui la fait vibrer.
Plusieurs années plus tard Chrissie s’appelle Julia et elle est la maman de Molly. Elle veut la protéger de son passé, mais il
est si lourd à porter…
Ce roman est puissant, on sent les odeurs accrochées à ce corps de petite fille meurtrie et meurtrière. On entend le gargouillement de son estomac vide depuis plusieurs jours. On exulte presque avec elle quand elle serre très fort le petit cou de sa victime. Puis il nous questionne sur la possibilité d’accorder ou non le pardon à quelqu’un qui a commis le pire. Il nous fait nous demander si tous les meurtriers sont vraiment des monstres.
C’est un secret de famille, très lourd apparemment. La maison de campagne en est l’allégorie. Que s’y est-il passé il y a plusieurs années pour que la grand-mère l’emporte presque sur son lit de mort ? Tout au long du roman, l'héroïne va rester dans les couloirs froids de l’hôpital où sa grand-mère est en train de mourir, dans l’espoir que cette dernière lui dise enfin la vérité
Les thèmes abordés sont très durs : inceste, boulimie, violences familiales… Et pourtant Alice ne s’apitoie pas. Le ton n’est pas larmoyant, il est juste réel, vrai, sans fioriture. Elle veut s’en sortir. Toute petite déjà, elle avait compris que ce serait dur. Sa mère fermait les yeux sur les violences de son nouveau mari, sa belle mère la haïssait, mais son père restait muet. Un récit très poignant sur une enfance volée, comme il y en a tant.
Notes et avis 1 à 10 sur un total de 17
Une expérience littéraire !
Tiny avait pourtant prévenu son mari que l’enfant qui grandissait en elle était différent. Déjà au stade du fœtus elle sentait son bec la taillader de l’intérieur. Elle avait bien pensé à s’en débarrasser… Finalement lorsque sa fille-chouette vit le jour, la métaphore de la mère louve prit tout son sens. Tiny devint la seule à accepter son bébé-rapace comme il était. Le reste du monde la trouvant dégoûtante et effrayante. Sa mère, elle, trouvait son animalité fascinante.
J’ai refermé ce livre un peu déroutée. L’autrice a voulu raconter la maladie de sa fille, mais le style réaliste n’aurait jamais retranscrit correctement ce qu’elle voulait dire. Elle a choisi de transformer leur histoire en un conte de fées absurde, lyrique, dérangeant. C’est selon moi très réussi puisqu’on en ressort forcément songeur.