Jacques Arnould a été dominicain dans une autre vie et il reste, à ce titre, un théologien de premier plan. Il est aujourd’hui chargé de mission au Centre national d’études spatiales (CNES), où il accompagne les scientifiques comme expert en matière d’éthiques. Après nous avoir proposé “Dieu versus Darwin” , “Les créationnistes vont-ils triompher de la science” ?” et “Sous le voile du cosmos. Quand les scientifiques parlent de Dieu” qui sont autant de réflexions passionnantes sur le rapport que la science entretient avec le religieux il prolonge sa méditation
avec “Turbulences dans l’univers. Dieu, les extraterrestres ”
Arnould part de l’hypothèse de Jill Tarter considérée comme la papesse de la recherche d’une intelligence extraterrestre (SETI, acronyme de Search for Extra Terrestrial Intelligence). Cette dernière est persuadée que l’existence assurée d’une intelligence extraterrestre sonnerait la fin des religions monothéistes qui n’ont fait qu’entretenir sur terre des régimes de guerres et de destructions. Toujours selon l’astronome américaine les monothéismes seraient nécessairement concurrencés par les systèmes religieux et philosophiques extraterrestres dont elle pense qu’ils seraient plus sages que les nôtres. Il ne s’agit ni d’un roman de Philipp K.Dick, ni d’une nouvelle de J.G Ballard et Jacques Arnould nous propose d’examiner avec sérieux la confrontation du religieux avec la possibilité d’une vie extraterrestre avérée. Arnould parvient avec beaucoup de finesse à examiner l’intrication des données scientifiques et des croyances théologiques. La qualité de l’appareil de notes et de la bibliographie en fin d’ouvrage souligne le sérieux de l’approche du scientifique français.
“Turbulence dans l’Univers” a le mérite de nous introduire au coeur d’une théologie élargie aux dimensions immenses de la cosmologie actuelle. Il rappelle l’état des connaissances en matière d’astrophysique et de cosmologie, toujours inscrites dans le paradigme de la théorie du Big Bang. Arnould fait le bilan du rapport de l’humanité avec une supposée présence extraterrestre dans l’histoire mais le plus intéressant tient sans doute dans une exploration théologique d’une grande intelligence. Pour lui la théologie doit participer au mouvement d’interrogation et de recherche, non pour revendiquer une quelconque prééminence mais plutôt pour se placer dans la droite ligne de la formule de Paul VI reprenant le penseur : “ Je suis homme, et rien de ce qui est humain ne m’est étranger”. Une manière de réintroduire la tradition chrétienne dans le champ de l’astrobiologie. Que le lecteur soit croyant ou non la démarche de Jacques Arnould est exigeante et nous ouvre à la complexité du dialogue entre religion et science sur une base parfaitement documentée. Une autre manière de s’interroger sur le destin de l’humanité.
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)
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Jacques Arnould a été dominicain dans une autre vie et il reste, à ce titre, un théologien de premier plan. Il est aujourd’hui chargé de mission au Centre national d’études spatiales (CNES), où il accompagne les scientifiques comme expert en matière d’éthiques. Après nous avoir proposé “Dieu versus Darwin” , “Les créationnistes vont-ils triompher de la science” ?” et “Sous le voile du cosmos. Quand les scientifiques parlent de Dieu” qui sont autant de réflexions passionnantes sur le rapport que la science entretient avec le religieux il prolonge sa méditation avec “Turbulences dans l’univers. Dieu, les extraterrestres ”
Arnould part de l’hypothèse de Jill Tarter considérée comme la papesse de la recherche d’une intelligence extraterrestre (SETI, acronyme de Search for Extra Terrestrial Intelligence). Cette dernière est persuadée que l’existence assurée d’une intelligence extraterrestre sonnerait la fin des religions monothéistes qui n’ont fait qu’entretenir sur terre des régimes de guerres et de destructions. Toujours selon l’astronome américaine les monothéismes seraient nécessairement concurrencés par les systèmes religieux et philosophiques extraterrestres dont elle pense qu’ils seraient plus sages que les nôtres. Il ne s’agit ni d’un roman de Philipp K.Dick, ni d’une nouvelle de J.G Ballard et Jacques Arnould nous propose d’examiner avec sérieux la confrontation du religieux avec la possibilité d’une vie extraterrestre avérée. Arnould parvient avec beaucoup de finesse à examiner l’intrication des données scientifiques et des croyances théologiques. La qualité de l’appareil de notes et de la bibliographie en fin d’ouvrage souligne le sérieux de l’approche du scientifique français.
“Turbulence dans l’Univers” a le mérite de nous introduire au coeur d’une théologie élargie aux dimensions immenses de la cosmologie actuelle. Il rappelle l’état des connaissances en matière d’astrophysique et de cosmologie, toujours inscrites dans le paradigme de la théorie du Big Bang. Arnould fait le bilan du rapport de l’humanité avec une supposée présence extraterrestre dans l’histoire mais le plus intéressant tient sans doute dans une exploration théologique d’une grande intelligence. Pour lui la théologie doit participer au mouvement d’interrogation et de recherche, non pour revendiquer une quelconque prééminence mais plutôt pour se placer dans la droite ligne de la formule de Paul VI reprenant le penseur : “ Je suis homme, et rien de ce qui est humain ne m’est étranger”. Une manière de réintroduire la tradition chrétienne dans le champ de l’astrobiologie. Que le lecteur soit croyant ou non la démarche de Jacques Arnould est exigeante et nous ouvre à la complexité du dialogue entre religion et science sur une base parfaitement documentée. Une autre manière de s’interroger sur le destin de l’humanité.
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)