Biographie de Seichô Matsumoto
Apprenti dans un atelier d'imprimerie puis rédacteur au, journal Asahi, l'un des plus grands quotidiens japonais, Matsumoto SEICHO (1909-1992), ne commence véritablement sa carrière d'écrivain qu'en 1952, lorsqu'il remporte le prestigieux prix Akutagawa avec Histoire du journal de Kokura. C'est dans une revue de tourisme que paraîtra Tokyo Express en 1958 : vendu à plusieurs millions d'exemplaires, il obtint un succès légendaire et sa réédition fera de lui l'un des plus grands best-sellers de l'après-guerre au Japon. Dans Histoire de la littérature populaire japonaise, Cécile Sakai analyse ce roman : " Tous les personnages sont insignifiants : la narration obéit aux lois d'un réalisme poussé à l'extrême, qui frappe par le rejet de tout héroïsme ( ... ). Ensuite le message politique consiste en une critique de la société qui vise le système (celui des privilèges et de la corruption) dans lequel l'individu se trouve enfermé ( ... ) " Plusieurs des thèmes chers à Matsumoto sont déjà présents dans Tokyo Express : fascination pour le savoir, pour les eaux troubles du pouvoir et de la corruption. Ou bien la laideur, les complexes d'infériorité, l'exclusion sociale, comme dans Le Vase de sable. Matsumoto inspecte, scrute et démonte souvent le mécanisme de la machine sociale et politique japonaise pour les besoins de la centaine de récits policiers, d'enquêtes et d'essais qu'il écrit. Dans La Voix, il nous entraîne méticuleusement dans le sillage d'assassins de tous les jours dans des trains, dans des petites villes de province traditionnelles nourries de faits divers, de petits malheurs quotidiens, de jalousies mesquines - territoire de petits meurtres sans importance dans le Japon de tous les jours. Matsumoto lui-même est devenu une légende. Il suffit de dire, que la courbe de croissance de ses livres a toujours suivi fidèlement celle de la croissance économique du Japon, pour se faire une idée de l'engouement dont bénéficie ce " Simenon japonais ".