Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
La fameuse " Trilogie de Transylvanie " - dont les trois romans peuvent même se lire sans souci de la chronologie -, chef-d'œuvre du romancier hongrois...
Lire la suite
La fameuse " Trilogie de Transylvanie " - dont les trois romans peuvent même se lire sans souci de la chronologie -, chef-d'œuvre du romancier hongrois Miklos Banffy (1873-1950), comparée par la critique à La Marche de Radeztsky de Joseph Roth ou au Guépard de G. Tomasi di Lampedusa, renvoie à cette Belle Époque du tout début du XXe siècle où la brillante aristocratie danubienne, de Vienne à Budapest, s'exténuait dans mille fêtes et mille complots pour tenter d'oublier qu'elle dansait au bord du gouffre. Le premier roman constituant ce triptyque (Vos jours sont comptés, Phébus, 2002) avait été largement salué par la presse - et par les
lecteurs. On retrouve dans ce deuxième volet la plupart des personnages de Vos jours sont comptés, et d'abord le comte Balint, ce
libéral utopiste qui a bien du mal à gérer ses propres amours mais persiste à vouloir réformer l'incorrigible société de son temps ; et Adrienne son ardente maîtresse qui rêve de liberté alors qu'elle se trouve prisonnière d'un mariage de convention. Tout l'art de Banffy consiste à faire vivre sous nos yeux, en un vertigineux contrepoint, l'histoire particulière de quelques-uns et celle d'un empire promis à la chute - l'une comme les autres faisant mille efforts dérisoires pour échapper à la dégringolade attendue. Virevolte sous nos yeux une société merveilleusement raffinée qui se ruine en banquets, en parties de chasse, en courses de chevaux, et qui par son raffinement même s'est rendue prisonnière de règles et de
contraintes d'un autre âge qui ne font que la blesser. La nature elle-même - les grandioses paysages de cette Transylvanie peinte aux couleurs d'une enfance hors d'atteinte - ne lui est d'aucun recours. Et l'on devine que le troisième roman qui viendra clore cette symphonie désespérée aura des accents de marche funèbre...