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Les îles Marquises de 1797 à 1842 sont à une période
charnière de leur histoire où de nombreux bouleversements
vont transformer une société traditionnelle en une société sous
protectorat français. Le dépeuplement considérable de ces îles
dû au choc des premiers contacts laisse cette culture en voie
d'extinction. L'intérêt de ce livre est de montrer ce qui a fait la
particularité de cette culture à travers les témoignages, de
première main, de missionnaires : W.
P. Crook (1797-1799),
de beachcombers : Edward Robarts (1798-1806) ou Joseph
Cabri (1799), et de navigateurs : Krusenstern (1804) ou Porter
(1813), présents sur l'île juste avant sa colonisation. A la fin
du XVIIIe siècle, la société marquisienne est une société de
type horticole où la base de l'alimentation est constituée par le
mei (artocarpus incisa) ou fruit de l'arbre à pain. Chaque chef
dans sa vallée centralise l'approvisionnement en nourriture et
la redistribue en fonction de la hiérarchie existante.
Un
système d'échanges avec prestations et contre-prestations
s'installe entre les vallées et les îles, et plus tard avec les
Européens. Les échanges se font aussi entre les vivants et les
morts, les morts étant présents dans la vie quotidienne des
vivants. Les Marquisiens s'échangent des biens mais aussi des
: marques de politesse, festins, fêtes, femmes, enfants,
prisonniers, etc. L'étude de ces échanges doit permettre de
mieux comprendre le fonctionnement de cette société et de son
éthique, et montrer comment elle s'est transformée après des
contacts répétés avec le monde extérieur.