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À peine sortie de l'enfance, Solange Troisier s'engage dans un réseau de résistance. En janvier 1945, elle est médecin-lieutenant au cabinet du général de Lattre dans la première armée française. Elle participe à la campagne de France et d'Allemagne et c'est sur le champ de bataille qu'elle pratiquera sa première amputation. En 1962, elle entame une carrière de médecin des prisons. Elle crée à la Petite-Roquette une consultation de gynécologie.
Elle met en place les centres médicaux psychologiques dans chaque région et place un psychiatre dans chaque prison. Elle enseigne, dès 1977, comme professeur à Paris-VII. Les Mémoires de Solange Troisier sont un roman d'aventures : résistante de la première heure, féministe de la première heure (à sa façon), pionnière en tant que médecin - on se souvient de son livre sur la période où elle fut médecin général inspecteur des prisons (J'étais médecin des prisons, La Table Ronde, 1984) -, puis femme politique du temps où il y en avait peu.
Cette femme de conviction, de caractère et de culture a côtoyé le gotha des lettres, des arts et, bien sûr, de la politique depuis la fin des années 30. Elle a su allier une forte et émouvante tradition familiale à une constante ouverture vers l'avenir. Nous rencontrerons au fil des pages ses aïeux, tels Émile Ollivier, Premier ministre de Napoléon III, sa grand-mère, petite-nièce de Suffren et rivale de l'impératrice Eugénie, son père Jean Troisier, éminent professeur de médecine, des personnalités telles que Colette, Marie Bonaparte, Dunoyer de Segonzac ou Robert Debré.