Dans le cadre des coups de cœur de la rentrée littéraire 2015, j’ai eu la chance de lire en version électronique « Un mot sur Irène » de Anne Akrich. Je remercie infiniment les librairies Decitre ainsi que Julliard pour cette avant-première.
Un mot sur Irène est le genre de livre compliqué à chroniquer… Je ne sais pas trop quoi penser de ce dernier en refermant la dernière page.
Un mot sur Irène démarre fort : « Dépêche AFP, 26 août 2011 : une découverte macabre. Irène Montès, professeur de gender studies à l’Ecole des hautes études en sciences sociales de Paris
a été retrouvée hier, nue, sans vie, sur son lit dans un hôtel new-yorkais. La police a ouvert une enquête afin de déterminer les circonstances exactes de sa mort ». Le ton est immédiatement donné. Mais ce n’est pas un thriller comme on pourrait le penser. Toute ressemblance avec des faits réels n’est pas totalement fictive non plus puisque le livre évoque par la suite l’affaire DSK, fantasmes, érotisme, jalousie et le monde du sexe en général (le titre du dernier livre de Irène, également titre de la première partie du livre est explicite : Onze mille verges pour maman). On est bien dans un roman « sulfureux ».
Irène Montès, lesbienne notoire, est mariée avec Léon Garry. Ce dernier était son maitre de thèse et pense avoir été la rencontre déterminante de sa vie lui permettant d’accéder à la célébrité.
Homme brillant et respecté, en passe de devenir président de la Sorbonne, connaissant les penchants sexuels de sa femme avant son mariage, Léon Garry sombre petit à petit dans la folie. Plus on avance dans le livre, plus on découvre un Léon perturbé, jaloux, perdu, humilié, devenant « violent » et délirant… La relation Irène/Léon narrée le plus souvent par Léon est clairement malsaine. « La jalousie, l’excitant le plus efficace. Ne l’oublie pas Léon. »
L’atmosphère est très particulière, voire très spéciale à de nombreuses reprises. Elle devient étouffante vers la fin du livre. L’écriture d’Anne Akrich, assez riche en détails, nous plonge joliment dans cet univers glauque. L’autrice brouille régulièrement les cartes : quid de l’imaginaire ? de la réalité ? Elle maitrise parfaitement son domaine et malgré la légèreté du contexte, elle donne de la densité à ses personnages. Jolie prouesse !
Si la première partie m’a plu, je ne peux pas en dire autant de la seconde. Et pourtant, le récit se lit bien, assez rapidement et même s’il ne m’a pas envouté, ni captivé, il n’a pas entrainé de rejet ou d’énervement de ma part. Par contre, l’épisode final ne m’a pas convaincu…
En conclusion, ce livre a des atouts et des inconvénients. Cela reste un premier roman… dans un univers qui ne m’est pas familier et qui ne m’attire pas. Je pense néanmoins que je suivrai cet auteur.
3/5
Un très bon premier roman
Ouverture du roman: Irène Montès, une intellectuelle de renom est retrouvée morte dans une chambre d'hôtel, une poupée gonflable à ses côtés. Ce fait divers qui fait la une des journaux.
Flash back: le lecteur découvre qu'Irène était une femme sulfureuse, homosexuelle et pourtant mariée à un homme, Léon, professeur à la Sorbonne. Ce dernier ne parvient pas à écrire un roman, sa femme est un aimant à succès, elle est courtisée de toutes parts. A mesure que les pages défilent, le lecteur sent à quel point Léon est un homme frustré, sa santé mentale semble se déteriorer. Pourtant, il est sur le point de devenir président de l'université et même, il travaille sur un projet secret dont le futur succès ne fait aucun doute. Cependant, face à Irène, il semble perdre tout sens des réalités... Jusqu'où va le mener cette folie latente?
Un premier roman très prometteur. Une écriture assumée, un sujet maîtrisé. Un roman qui nous embarque du début à la fin!