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XXe siècle
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première guerre mondiale
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Italie du Nord
Tous les salauds ne sont pas de vienne
1917: Les troupes prussiennes et autrichiennes ont conquis le nord de l'Italie et cantonnent tour à tour dans la propriété Spada, non loin de la ligne de front. Le comportement d'armée d'occupation stigmatise une famille, un village, une population italienne, par ses pillages, ses exactions de troupiers violeurs et voleurs, son autoritarisme et sa discipline proprement germanique.
La famille Spada, élargie à sa domesticité, reléguée dans quelques pièces de la villa, cohabite tant bien que mal avec l'occupant, contrainte à une existence en vase
clos, entre petits drames domestiques, concupiscence, misère, disette, et assistance pour les forces de résistance.
Rien de bien nouveau sur le thème d'une région envahie, avec ses habitants subissant, en silence digne, les vexations et abus des conquérants, concédant des compromis pour mieux organiser la résistance passive et le combat de reconquête.
Les faits en rappellent donc d'autres, plus récents dans notre pays. C'est une vision violente de la guerre, au coeur du quotidien des civils, la fin d'une époque où les conflits armés sont menés par des militaires bien éduqués et pétris d'orgueil et d'honneur, ouvrant la voie à une vision prémonitoire du règne de petits caporaux.
Le livre est agréable à lire, non dépourvu d'humour, mais manque peut être un peu de souffle épique. Les personnages sont bien dans leur rôle, avec cette petite fantaisie typiquement italienne.
Et l'intérêt est de mettre en lumière cette période de la première guerre mondiale, qui débouchera, sur la chute de l'Empire austro hongrois.
A l'issue du conflit, l'annexion territoriale du nord de l'Italie actuelle, et l'italianisation forcée de populations germaniques ouvrira d'autres drames pour les populations, toujours perdantes.
Manque de rythme
Nous sommes en 1917 et la villa de la famille Spada va être réquisitionnée pour abriter les soldats prussiens et autrichiens, reléguant les membres de la familles dans quelques petites chambres. La cohabitation est difficile mais sous l'autorité de la grand-mère, le mot d'ordre est dignité et chacun doit faire au mieux pour se montrer à la hauteur de la réputation de la famille.
Mais le viol de 3 jeunes filles dans l'église du village va déclencher dans cette famille une farouche volonté de vengeance et avec leurs moyens ils vont rentrer en résistance.
Parallèlement à ces événements, on suit les premiers élans amoureux du jeune Paolo, le narrateur de ce morceau de l'histoire Italienne.
Mon avis :
J'avais envie de lire une grande fresque historique avec un fond de souffle romanesque mais je ne sors pas de ma lecture très enthousiaste.
Si ce pan de l'histoire est plutôt intéressant, d'autant plus qu'il est basé sur des faits réels, la mayonnaise ne prend pas. Comme si l'auteur lançait des idées, des personnages plutôt intéressants d'ailleurs, mais qu'ils les abandonnaient à leur sort. Résultat, le tout s'embourbe et moi je m'endors. Je continue quand même parce que le début m'a plutôt accroché et que j'espère retrouver un deuxième souffle mais j'ai à peine retrouver une petite " soufflette " d'intérêt vers la fin.
Dommage mais je retiendrais plutôt une impression de longueur de ce roman.
A noter qu'il a reçu le prix Campiello, l'équivalent de notre Goncourt en Italie.