Malgré le titre, n'allez pas croire que je vous présente aujourd'hui un nouveau bouquin sur des préceptes visant à l'épanouissement personnel.
(Quoique les effets produits à sa lecture soient un excellent remède à la morosité ou à la déprime).
Mais bon, il s'agit bien d'un roman.
Et quel roman !
Un truc ... inclassable, un OVNI !
L'oeil coquin de l'auteur, David Zaoui, son sourire espiègle, laissent présager les facéties dont il va nous régaler 300 pages durant.
Dès la dédicace, on comprend que David est un chic type: " A mes parents, dont la bonté et le merveilleux font
de moi un fils privilégié ".
Et ça, ça me séduit d'emblée.
C'est parti: je ne lâcherai pas le roman de la première à la dernière phrase.
Le maître-mot pour qualifier l'univers dans lequel nous embarque l'auteur: loufoquerie.
Le personnage principal, ALFREDO SCALI, est artiste peintre. Excentrique de première, il consacre son oeuvre à " l'inconscient des animaux à travers leurs rêves ".
Oui, ce n'est pas évident de prime abord, je vous donne donc un exemple: une de ses toiles représente "Le rêve fiévreux d'un cochon juste avant d'aller à l'abattoir "...
(page 32).
Son inspiration n'emporte pas vraiment l'adhésion du milieu artistique.
"Mets du bleu dans ta vie, Alfredo". C'est le conseil d'une amie, page 136.
Alfredo est inscrit à Pôle Emploi, et les relations qu'il entretient avec son conseiller sont des plus fantasques.
Leurs échanges tordants - au répertoire parfois "un peu" leste - me font mourir de rire. Autour de lui gravitent des personnages tout aussi atypiques et farfelus que lui.
Dont sa grand-mère Daisy, qu'il adore, complètement azimutée. (la pauvre !).
De qui il récupère un singe, un petit capucin femelle, Schmidt, qui va amener un peu, beaucoup, de piment dans sa vie.
On nage avec délectation en plein surréalisme. (page 128).
David Zaoui applique des coups de pinceaux de la plus haute fantaisie à tout son récit: dialogues, monologues, soliloques, situations, tout dans l'univers de son héros prête à l'hilarité, même si l'émotion , ou parfois le désarroi, sont loin d'être absents.
J'ai savouré ce roman comme un succulent marbré au chocolat ou une divine tarte au citron ... que prépare sa Maman, pâtissière émérite. (Pages 174/176).
David cherchait un jour un roman qui comporterait "une dose d'humour, de folie, d'émotion, d'originalité et qui soit en prise sur son temps "...
La personne à qui il s'adressait lui a répondu:
"Franchement, je ne vois pas... Ce livre, vous n'avez qu'à l'écrire !".
Eh bien voilà, c'est chose faite.
Grand Merci David pour ce moment de lecture jubilatoire.
http://seringa.vefblog.net/432.html#Sois_toimeme_tous_les_autres_sont_deja_pris_le_der
Le peintre du dimanche
"Je me suis assis sur le lit, la tête entre les mains. <<Alfredo Scali, ai-je pensé, rends-toi à l'évidence, bon sang ! Ton singe est plus doué que toi. Les rêves des animaux, tout le monde s'en tape ! Mais les toiles de ton singe, c'est ça qui plaît ! Voilà la réalité !>> Je me suis levé et regardé dans le miroir. <<Qui es-tu Alfredo Scali ? Que veux-tu au juste ? Veux-tu être un peintre reconnu pour son œuvre ou un imposteur prêt à tout pour faire fortune ?>> J'ai baissé les yeux, troublé par cet accident de conscience : deux voies se présentaient à moi, l'une droite et l'autre tordue. Je ne savais laquelle prendre....Sois toi-même. Tous les autres sont déjà pris"
Par son rêve de devenir artiste peintre de l'inconscient des animaux, le personnage Alfredo Scali vient touché, peindre la conscience de l'Homme avec une palette de couleurs humoristique, tendre et riche en émotions !