Coincé entre la jungle panaméenne et la mer des Caraïbes, San Perdido porte bien son nom. Dans ce lieu de perdition des années cinquante, où « l’on dit que chaque jour naissent un tortionnaire et sa future victime », se côtoient deux mondes : en bas, autour du port où le commerce le plus florissant est celui des charmes féminins, et aussi près de la vaste décharge où la vieille Felicia et tant d’autres viennent glaner leur pitance, sévissent la misère et l’exploitation humaine. Les salaires des dockers n’ont ainsi augmenté que de dix centimes de l’heure en trente ans.
Sur les hauteurs se perchent les belles demeures, surplombées par le palais du gouverneur de la ville, où règne une forte promiscuité entre argent, vice, crime et corruption. S’y répand d’ailleurs une variété criminelle de la « fièvre jaune », qui frappe spécialement les dirigeants politiques, à la longévité étrangement courte…
Alors que rien ne semble pouvoir alléger un jour la condition d’en-bas ni contrecarrer les malversations d’en-haut, se développe à San Perdido une curieuse légende, teintée de mystère et d’espoir : celle d’un descendant des cimarrons, ces esclaves noirs en fuite qui, jusqu’à l’abolition de l’esclavage au 19e siècle, vivaient retranchés dans la jungle et harcelaient les colonies espagnoles. Et si cet homme avait le pouvoir de redresser certains torts ?
Dans une ambiance colorée au rendu très visuel, se déploie un récit captivant et rythmé, où la magie de la légende vient rendre plus supportable le quotidien des pauvres gens de San Perdido, leur faisant retrouver espoir et dignité.
"Qu’est-ce qu’un héros sinon un homme qui réalise un jour le rêve secret de tout un peuple ?" L’on se prend à croire à celui-là, à cet homme discret et imperturbable qui combat silencieusement et implacablement l’injustice. Il est entouré d’une galerie de personnages attachants, qui accompagnent le lecteur tout au long de l’intrigue, rendue crédible par l’authenticité des décors et la touchante humanité de ses protagonistes. Les expressions hispaniques, pour la plupart des insultes se passant de traduction, apportent quant à elles une touche de vie locale vraie et pimentée.
Cette histoire envoûtante m’a emportée dès les premiers mots pour ne plus me lâcher avant son point final. Grand coup de coeur pour ce pittoresque voyage en Amérique latine, où le vert émeraude de la jungle et le bleu turquoise de la mer des Caraïbes cachent un dangereux combat entre l’ombre et la lumière.
Une histoire envoûtante qui ne vous lâchera pas du premier au dernier mot
Coincé entre la jungle panaméenne et la mer des Caraïbes, San Perdido porte bien son nom. Dans ce lieu de perdition des années cinquante, où « l’on dit que chaque jour naissent un tortionnaire et sa future victime », se côtoient deux mondes : en bas, autour du port où le commerce le plus florissant est celui des charmes féminins, et aussi près de la vaste décharge où la vieille Felicia et tant d’autres viennent glaner leur pitance, sévissent la misère et l’exploitation humaine. Les salaires des dockers n’ont ainsi augmenté que de dix centimes de l’heure en trente ans. Sur les hauteurs se perchent les belles demeures, surplombées par le palais du gouverneur de la ville, où règne une forte promiscuité entre argent, vice, crime et corruption. S’y répand d’ailleurs une variété criminelle de la « fièvre jaune », qui frappe spécialement les dirigeants politiques, à la longévité étrangement courte…
Alors que rien ne semble pouvoir alléger un jour la condition d’en-bas ni contrecarrer les malversations d’en-haut, se développe à San Perdido une curieuse légende, teintée de mystère et d’espoir : celle d’un descendant des cimarrons, ces esclaves noirs en fuite qui, jusqu’à l’abolition de l’esclavage au 19e siècle, vivaient retranchés dans la jungle et harcelaient les colonies espagnoles. Et si cet homme avait le pouvoir de redresser certains torts ?
Dans une ambiance colorée au rendu très visuel, se déploie un récit captivant et rythmé, où la magie de la légende vient rendre plus supportable le quotidien des pauvres gens de San Perdido, leur faisant retrouver espoir et dignité.
"Qu’est-ce qu’un héros sinon un homme qui réalise un jour le rêve secret de tout un peuple ?" L’on se prend à croire à celui-là, à cet homme discret et imperturbable qui combat silencieusement et implacablement l’injustice. Il est entouré d’une galerie de personnages attachants, qui accompagnent le lecteur tout au long de l’intrigue, rendue crédible par l’authenticité des décors et la touchante humanité de ses protagonistes. Les expressions hispaniques, pour la plupart des insultes se passant de traduction, apportent quant à elles une touche de vie locale vraie et pimentée.
Cette histoire envoûtante m’a emportée dès les premiers mots pour ne plus me lâcher avant son point final. Grand coup de coeur pour ce pittoresque voyage en Amérique latine, où le vert émeraude de la jungle et le bleu turquoise de la mer des Caraïbes cachent un dangereux combat entre l’ombre et la lumière.