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Plongé dans un coma profond, Diego va certainement mourir. Le pronostic des médecins est très pessimiste mais Diego n'en sait rien. Il se balade tranquillement, bien loin de l'hôpital Lariboisière. Il rejoint son grand-père dans les rues parfumées qui bordent la Casbah d'Alger, court avec Kong les pistes d'Ouest-Afrique dans son vieux camion déglingué, retrouve Chlo et ses nuits désordonnées, leur amour adolescent, dans un enivrant parfum de Tagada fraise.
Les médecins font parfois des miracles : après trois mois d'évasion, Diego sortira du coma pour rejoindre le monde des vivants. Mais au contact de la réalité, ce monde semble vidé de toute émotion. Des gorges du Doubs aux rives du fleuve Niger, des criques guyanaises aux quais du métro Saint-Paul, Diego sombrera lentement dans la schizophrénie. Rêver les yeux ouverts, avoir su ainsi s'arracher à la morosité d'un lit d'hôpital, cela ne lui aura pas suffi.
Il lui manquait une dernière fuite, sur un air de Chet Baker. Même les miracles finissent par lasser...