Les thématiques étudiées dans cet ouvrage renvoient à un phénomène de fond : la sécularisation progressive des esprits et des sociétés. Il n'est sans doute pas nouveau. Amorcé dans le sillage de la Renaissance, relancé par les Lumières, il s'amplifie au XIXe siècle. Par-delà leurs divisions par-delà leurs antagonismes, les églises sont confrontées aux mêmes défis. Il leur faut faire face à la prétention des Etats à les soumettre à leur tutelle, au choc de l'idée moderne de liberté, à la rivalité des sciences. Fût-ce dans des proportions variables, elles en subissent toutes les conséquences. Comme il est naturel, ce processus s'étend à la culture, qu'elle s'adresse aux élites ou aux masses. De l'école à l'université, l'enseignement représente ici un enjeu majeur, à l'origine de débats et de luttes qui traversent le siècle. La sécularisation de la culture reproduit la sécularisation croissante de la société. Fruit des héritages de l'histoire qui ont façonné les mentalités et forgé des personnalités distinctes, chacun des pays étudiés constitue un cas particulier. Dans le même temps, tous sont touchés, sur des modes divers, par ce phénomène de fond. Les croisements sont ainsi permanents entre les tendances générales de l'époque et les variantes liées aux particularités des développements nationaux.