Parloir, refrain d'exorcisme

A travers les murs épais du temps, des convenances, du désir et des rêves inachevés, bruissent les refrains de mots rythmés, dans un parloir ouvert à tous les visiteurs et balayé par les musiques de leurs voix. La poésie de Jean-Marc Buttin est un combat imaginaire, sur un océan aux tsunamis de pulsions contre les résignations, les compromissions, les abandons. En tintements clairs, comme les chocs de clefs sur un trousseau porté par l'absence, tous les bruits du temps se confondent en une seule musique, ruisselante de l'intensité de mille caractères.
C'est une poésie musicale, où les harmonies se dissimulent derrière des mots aux tons enjoués, brusquant parfois l'ordre des choses, pour tordre le réel vers davantage de musicalité contemporaine. La magie raisonnable transcende ce que touche le regard du poète en couleurs invisibles, pour un exorcisme puisé dans l'éternité des intuitions poétiques, dans la sensibilité des émois, dans l'absurdité, parfois, des aspirations dominatrices.
L'homme, humain et bête, intelligence obscure, violence potentielle, tendresse oubliée, mâle et féminin, affirme sa présence au monde par ses cris lancés du fond des temps.