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Japon
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deuil
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Prague
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suicide
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Secrets
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roman psychologique
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1998
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Parfum de glace
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Yoko Ogawa
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Actes Sud
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patinage artistique
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concours de mathématiques
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maniaque
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roman japonais
C'est donc à un décryptage psychologique, que le lecteur assiste et participe, tout au long de sa lecture. Car ce roman, en dehors d'une ambiance japonisante plutôt zen et reposante, est avant tout un travail psychologique qu'il nous est demandé de fournir et cet effort n'est pas toujours facile. Tout l'intérêt de l'intrigue est alors de comprendre pourquoi Hiroyuki s'est suicidé, alors que cet homme était très bien organisé dans sa vie, aussi bien mentalement que matériellement, au point d'être considéré comme psycho-rigide et maniaque - parfois submergé par des crises d'angoisse
et de nerfs. Mais alors, qu'est-ce qui a pu provoquer ce désordre dans sa vie si bien rodée et parfaite, au point qu'il se suicide, abandonnant sa compagne et ses proches, en ne laissant derrière lui que des messages codés sur une disquette ; à l'instar d'un jeu de piste ? Par honneur ou déshonneur ?
Cette recherche psychologique nous invite donc à comprendre le caractère de cet homme mystérieux, tout en déterrant des secrets insoupçonnés par sa compagne. Ce décryptage peut paraître compliqué à encaisser, parfois lourd sur la longueur, avec une impression de tourner en rond et de ne pas comprendre où l'auteure veut en venir. Si bien qu'au bout d'un moment, le lecteur ne désire qu'une chose : trouver les réponses à ses questions, décrypter les énigmes, avancer dans l'histoire, décoder les indices et résoudre enfin le mystère autour du suicide du parfumeur Hiroyuki !
Or, l'histoire devient longue et lourde, piétinant vers la fin sans arriver à satisfaire les attentes du lecteur. Car en réalité, nous n'arrivons plus à suivre la psychologie de Hiroyuki ! Ce que nous comprenons, c'est qu'il est obsédé par les concours de mathématiques, capable de résoudre très rapidement des problèmes et des équations compliqués, ne supportant pas l'échec, ni la seconde place, collectionnant tous les trophées méticuleusement nettoyés par sa mère vieillissante - le lecteur comprend à demi-mot qu'elle est atteinte de la maladie d’Alzheimer.
Que comprendre alors ? Hiroyuki se serait suicidé, car il serait arrivé second à une redoutable compétition de mathématiques, organisée quinze ans plus tôt à Prague ? Au fur et à mesure du jeu de piste, le lecteur comprend à demi-mot qu'il aurait voulu éliminer un concurrent en l'empoisonnant, mais Ryoko sait en son for intérieur que l'homme qu'elle a aimé n'aurait jamais été capable de faire une chose pareille et encore moins de tricher pour gagner ! Est-ce l'élément déclencheur qui lui a fait abandonner définitivement les concours, voilà pourquoi quinze ans plus tard, Ryoko n'eut pas connaissance de cette passion pour les chiffres ? Passion qui s'est alors transformée, pour devenir l’excellence que requiert la conception de parfums raffinés ?
En parallèle, Hiroyuki est un artiste de patinage artistique, capable de réaliser des figures complexes et d'attirer l'attention sur lui, tandis que Ryoko le connaissait comme un homme timide, ne supportant ni la foule, ni les transports en commun - alors qu'il a bien pris l'avion pour aller à Prague ! Hiroyuki est donc pétri de contradictions, psychologiquement difficile à suivre et mentalement instable...
Ce personnage détériore donc ce beau roman, et ce, malgré une écriture très fine, ciselée, propre, carrée, débordant de poésie et de douceur. Car Parfum de glace ne peut se dépêtrer de cette poésie typiquement japonaise, ou du moins Orientale, qui permet au lecteur de se laisser transporter par le voyage qui lui est proposé. Une poésie qui rend l'ensemble agréable et plus digeste, éclairant l'esprit du lecteur trop souvent embrouillé par ce jeu de piste infernal. Néanmoins, ce roman ne peut se débarrasser d'une lourde mélancolie, sachant qu'il est tout du long, question de la mort, du suicide, de l'enterrement et du pénible et douloureux travail de deuil des proches...
Heureusement, l'écriture de Yoko Ogawa emporte le lecteur dans ce voyage houleux. Tout est expliqué, efficace, voire poétique par moment. Il n'y a pas de superflu, juste ce qu'il faut de descriptions sans en faire trop, le tout entre le Japon et Prague. La mélancolie devient douceur, la douleur, acceptation, la mort laissant place à d'agréables senteurs parfaitement bien décrites. Sans oublier l'ultime message d'espoir sur cette vie qui malgré tout, doit continuer, même après la mort, pour les vivants et ceux qui se battent pour comprendre et faire perdurer la mémoire du défunt, qui elle, est éternelle. Cette mémoire symbolisée par un parfum unique, offert à Ryoko. Très beau et touchant...
Un diabolique jeu de piste autour du suicide : entre mélancolie et lourds secrets...
C'est donc à un décryptage psychologique, que le lecteur assiste et participe, tout au long de sa lecture. Car ce roman, en dehors d'une ambiance japonisante plutôt zen et reposante, est avant tout un travail psychologique qu'il nous est demandé de fournir et cet effort n'est pas toujours facile. Tout l'intérêt de l'intrigue est alors de comprendre pourquoi Hiroyuki s'est suicidé, alors que cet homme était très bien organisé dans sa vie, aussi bien mentalement que matériellement, au point d'être considéré comme psycho-rigide et maniaque - parfois submergé par des crises d'angoisse et de nerfs. Mais alors, qu'est-ce qui a pu provoquer ce désordre dans sa vie si bien rodée et parfaite, au point qu'il se suicide, abandonnant sa compagne et ses proches, en ne laissant derrière lui que des messages codés sur une disquette ; à l'instar d'un jeu de piste ? Par honneur ou déshonneur ?
Cette recherche psychologique nous invite donc à comprendre le caractère de cet homme mystérieux, tout en déterrant des secrets insoupçonnés par sa compagne. Ce décryptage peut paraître compliqué à encaisser, parfois lourd sur la longueur, avec une impression de tourner en rond et de ne pas comprendre où l'auteure veut en venir. Si bien qu'au bout d'un moment, le lecteur ne désire qu'une chose : trouver les réponses à ses questions, décrypter les énigmes, avancer dans l'histoire, décoder les indices et résoudre enfin le mystère autour du suicide du parfumeur Hiroyuki !
Or, l'histoire devient longue et lourde, piétinant vers la fin sans arriver à satisfaire les attentes du lecteur. Car en réalité, nous n'arrivons plus à suivre la psychologie de Hiroyuki ! Ce que nous comprenons, c'est qu'il est obsédé par les concours de mathématiques, capable de résoudre très rapidement des problèmes et des équations compliqués, ne supportant pas l'échec, ni la seconde place, collectionnant tous les trophées méticuleusement nettoyés par sa mère vieillissante - le lecteur comprend à demi-mot qu'elle est atteinte de la maladie d’Alzheimer.
Que comprendre alors ? Hiroyuki se serait suicidé, car il serait arrivé second à une redoutable compétition de mathématiques, organisée quinze ans plus tôt à Prague ? Au fur et à mesure du jeu de piste, le lecteur comprend à demi-mot qu'il aurait voulu éliminer un concurrent en l'empoisonnant, mais Ryoko sait en son for intérieur que l'homme qu'elle a aimé n'aurait jamais été capable de faire une chose pareille et encore moins de tricher pour gagner ! Est-ce l'élément déclencheur qui lui a fait abandonner définitivement les concours, voilà pourquoi quinze ans plus tard, Ryoko n'eut pas connaissance de cette passion pour les chiffres ? Passion qui s'est alors transformée, pour devenir l’excellence que requiert la conception de parfums raffinés ?
En parallèle, Hiroyuki est un artiste de patinage artistique, capable de réaliser des figures complexes et d'attirer l'attention sur lui, tandis que Ryoko le connaissait comme un homme timide, ne supportant ni la foule, ni les transports en commun - alors qu'il a bien pris l'avion pour aller à Prague ! Hiroyuki est donc pétri de contradictions, psychologiquement difficile à suivre et mentalement instable...
Ce personnage détériore donc ce beau roman, et ce, malgré une écriture très fine, ciselée, propre, carrée, débordant de poésie et de douceur. Car Parfum de glace ne peut se dépêtrer de cette poésie typiquement japonaise, ou du moins Orientale, qui permet au lecteur de se laisser transporter par le voyage qui lui est proposé. Une poésie qui rend l'ensemble agréable et plus digeste, éclairant l'esprit du lecteur trop souvent embrouillé par ce jeu de piste infernal. Néanmoins, ce roman ne peut se débarrasser d'une lourde mélancolie, sachant qu'il est tout du long, question de la mort, du suicide, de l'enterrement et du pénible et douloureux travail de deuil des proches...
Heureusement, l'écriture de Yoko Ogawa emporte le lecteur dans ce voyage houleux. Tout est expliqué, efficace, voire poétique par moment. Il n'y a pas de superflu, juste ce qu'il faut de descriptions sans en faire trop, le tout entre le Japon et Prague. La mélancolie devient douceur, la douleur, acceptation, la mort laissant place à d'agréables senteurs parfaitement bien décrites. Sans oublier l'ultime message d'espoir sur cette vie qui malgré tout, doit continuer, même après la mort, pour les vivants et ceux qui se battent pour comprendre et faire perdurer la mémoire du défunt, qui elle, est éternelle. Cette mémoire symbolisée par un parfum unique, offert à Ryoko. Très beau et touchant...