En cours de chargement...
Bien que se déroulant dans une ville anonyme, Milkman s'inspire de la période des Troubles dans les années soixante-dix, qui ensanglanta La province britannique durant trente années. Dans ce roman écrit à la première personne, une jeune fille, non nommée excepté par le qualificatif de "soeur du milieu" - grande lectrice qui lit en marchant, ce qui attise La méfiance -, fait tout ce qu'elle peut pour empêcher sa mère de découvrir celui qui est son "peut-être-petit-ami" ainsi que pour cacher à tous qu'elle a croisé le chemin de Milkman qui la poursuit de ses assiduités.
Mais quand son beau-frère se rend compte avant tout le monde de tous les efforts qu'elle fait et que la rumeur se met à enfler, soeur du milieu devient "intéressante". C'est bien la dernière chose qu'elle ait jamais désirée. Devenir intéressante c'est attirer les regards, et cela peut être dangereux. Car Milkman est un récit fait de commérages, d'indiscrétions et de cancans, de silence, du refus d'entendre, et du harcèlement.
Intense et singulier
Ce roman hypnotise, la logorrhée hallucinée de la narratrice englue le lecteur dans l'action lente, et cette ambivalence crée une sorte de charme impossible à rompre. L'anonymat de chacun et de chaque lieu, les phrases longues et la ponctuation briseuse de rythme confèrent à Milkman une singularité intense et le pouvoir de redonner vie à une atmosphère, à un monde, celui de l'Irlande du Nord dans les années 1970 (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/05/05/milkman-anna-burns/)